Être un étranger — qui plus est un français au Brésil — n’est pas toujours facile. Il n’y a pas de secret, on observe, on fait des erreurs et on apprend, mais, pour vous éviter quelques déconvenues, voici 10 trucs et astuces pour être un « bon » étranger.
1. Le portugais, tu parleras
Ici les gens parlent, parlent, parlent… On converse avec son voisin de bus, son voisin de file d’attente, et lorsque qu’il n’y a pas de voisin disponible on peut toujours parler à son chien. (Véridique : Vécu dans un bus São Paulo—Rio, alors que je tentais désespérément de dormir).
Surtout visible dans la culture carioca (= habitants de Rio), cette passion de la parlote fait de la maitrise du portugais une des clefs de l’intégration. Si les brésiliens feront des efforts surhumains pour vous écouter et vous encourager à parler, vous risquerez de rester malgré tout vite frustré devant tant de blabla. L’anglais et l’espagnol peuvent être de bons compléments à un portugais débutant, à défaut d’être une véritable alternative, car le niveau d’anglais des brésiliens est très souvent bas.
2. La France, tu la conteras
Les brésiliens scolarisés connaissent beaucoup de choses sur l’histoire française — en tout cas plus que nous sur l’histoire brésilienne — mais ils restent très curieux et adoreront vous entendre parler de la France. Parfois, en échange de leur gentillesse, plutôt échanger avec eux et les faire rêver plutôt que donner une pièce. Vous n’aurez même pas besoin de parler couramment portugais : si un brésilien vous accueille, faites lui un plat de chez nous, il pourra s’en « vanter » pendant une éternité. Et même si vous ne le faite pas volontairement, préparez vous : pour éviter le syndrome de la tête vide en réponse à la question « c’est comment en France ? », autant y réfléchir un peu avant !
3. Avec les clichés, tu joueras
Si parler de la France c’est déjà bien, en dire en bien c’est encore mieux. Les brésiliens ont une vision de la France lointaine de notre réalité. Vue comme romantique, charmante, parfumée, la beauté de l’architecture, la prédominance de la culture et les bons restaurants fait rêver… Leur imaginaire ne prend pas en compte les banlieues, la crise économique, les grèves et l’accueil pas toujours favorable des touristes… Souvent avant d’ouvrir une bouteille de vin, vos hôtes s’excuseront de la qualité, qui doit être selon eux largement inférieur à ce à quoi nous sommes habitués en France. Mon avis personnel sur la question est d’entretenir le mythe — car après tout on a bien besoin du tourisme — tout en préparant psychologiquement ceux qui y projette un voyage pour qu’ils n’en reviennent pas totalement déçu. Et puis entre nous, rien de plus attrayant que de jouer le rôle du « français » ! Notre réputation est bonne, voire totalement idéalisée, alors autant en profiter…
4. Juger, tu éviteras
Beaucoup de codes sont différents entre la France et le Brésil, ce qui peut parfois troubler nos repères et nous faire porter des jugements erronés… Par exemple, si porter des T-shirts et short « mini » avec le string qu’il faut est largement répandu, surtout à Rio où la chaleur l’incite, montrer un brin de soutien gorge est considéré comme ultra-vulgaire. Au contraire de la France. Dans le même genre le bikini « brésilien » reigne sur les plages mais vous ne verrez pas de topless. Topless qui se multiplient récemment sur les littoraux de l’hexagone. Ainsi, lorsque vous verrez quelqu’un jeter des déchets dans la rue, gardez à l’esprit que se moucher en public est ici considéré comme malpoli. C’est toutes ces différences qui nous permettent d’élargir notre esprit et relativiser nos normes et valeurs devant la diversité du monde.
5. L’art de l’observation, tu apprendras
Confronté à une nouvelle situation, on reste parfois un peu désemparé devant le comportement à adopter et même parfois, on a tendance naturellement à agir de manière erroné. Alors pour éviter tout malaise et mal entendu, autant cultiver l’art de l’observation et se fondre ainsi dans la masse.
6. Les râles français, tu les noieras
La plupart des brésiliens attendront en échange de leur gentillesse, que vous fassiez de même, ou que vous leur contiez un peu de France. L’unique chose à absolument éviter est la critique — très française — de la ville que vous visitez, ou pire, du Brésil en son entier. Rien de plus insultant pour un brésilien qui le prendra à coup sur comme un manque total de respect et d’éducation. Si tout de même, vous trouvez que Rio c’est sympa mais ça manque cruellement de w, y ou z par rapport à Paris, et que « par tout les dieux » vous ne resterez jamais au Brésil plus de deux semaines, gardez à l’esprit que les brésiliens sont très fiers de leur ville, de leur état et de leur pays.
7. L’hospitalité, tu accepteras
Ne commettez pas la rudesse de refuser une invitation à partager la table d’un brésilien faire une activité avec lui ou même goûter une spécialité. Si en France, un premier refus est assimilé à de la politesse, ici c’est très rarement le cas… Et garder à l’esprit que, en général, les brésiliens seront ravie de partager leur culture avec vous !
8. Le tudo bem, tu adopteras
Derrière toute galère se cache souvent une aventure ou une solution. Ainsi au Brésil il faut savoir attendre, s’adapter pour au final composer avec ce qu’on a. Il n’y a que la moitié des invités prévus qui se sont finalement déplacés ? Tudo bem, on va proposer aux voisins (ou avoir à manger pour la semaine !). Le bus n’a pas d’horaire fixe, tudo bem, on va patienter le temps qu’il faudra et ça nous permettra de papoter avec les autres qui attendent aussi. Ainsi ne vous formalisez pas et décontractez vous pour profiter des choses qui sont plutôt que vous attacher à ce qui aurait pu être.
9. Ce que tu ne ferais pas en France, au Brésil tu ne feras pas
J’ai tendance, vous l’aurez compris, à vanter et privilégier l’intégration du touriste, mais évidemment il ne pas non plus opter pour l’assimilation totale. La France reste un pays socialement en avance sur le Brésil et les français sont globalement plus sensibles aux notions de développement durable, consommation raisonnée etc. Ainsi si ici beaucoup de gens jettent leurs détritus à même la rue sans aucune gène, dans ces situations — avis personnel — il est meilleur de garder nos réflexes récemment et difficilement acquis. Évidemment lorsque c’est possible.
10. Ta douche, en évidence tu prendras
Petite requête personnelle pour lutter contre le préjugé selon lequel les français préfèrent utiliser le parfum que le savon de marseille pour masquer leur odeur.