Mise en scène de Nadia Vonderheyden
Notes d'intention :
"Tromperie,illusion,travestissement... bal des désirs et des intérêts... La Fausse Suivante, sous le regard de la metteure en scène Nadia Vonderheyden, est à la fois cruelle et poétique, joyeuse, amère et actuelle. Pour connaître Lélio, à qui on la destine sans qu’elle ait pu le rencontrer, une jeune Parisienne se déguise en chevalier et se lie d’amitié avec son prétendant. Ce dernier, abusé par le déguisement, lui avoue son embarras. Pour des raisons financières, ce nouveau parti est plus intéressant que celui de la comtesse avec qui il s’est lié. Il propose au “chevalier” de le remplacer auprès de cette dernière... Plus que d’amour, il est ici question d’argent mais Marivaux ne bascule ni dans la pièce sentimentale ni dans la critique sociale.
Dans l’ambiance de fête du bal masqué, la langue subtile de Marivaux fait contrepoint avec le chant et les divertissements. Sous les danses et les masques, se cachent des vérités touchant à l’ordre social et de véritables combats de genres, de classes... ou de sentiments. Car, dans sa belle complexité, Marivaux fera advenir sous les négociations et les calculs, des rêves et des amours... impossibles. La Fausse Suivante est la seule pièce du maître où, si l’amour ne gagne pas, l’apprentissage amoureux, lui, triomphe, enfant de la rage et du désir bien plus que du sentiment."
Mon avis : immortel Marivaux jamais égalé pour son analyse psychologique des sentiments amoureux ! Dès qu'on programme du Marivaux, j'y cours ! Dans une belle et innovante mise en scène qui met en évidence la décadence de la société de l'epoque qui brille de ses derniers feux, Nadia Vonderheyden se joue de nous et de nos émotions pour nous laisser groggy et enchanté. Très belle interprétation, citons notamment sans être exaustif : Laure Mathis merveilleuse dans le rôle de la fausse suivante, Catherine Maughé touchante dans celui de la comtesse et Julien Flament étonnant Trivelin, sorte de précurseur de Figaro.