La soeur - Sandor MARAI

Par Wakinasimba

Albin Michel, 2 novembre 2011, 299 pages

Résumé de l'éditeur :

En 1939, un pianiste hongrois en pleine gloire est brusquement hospitalisé à l'issue d'un concert à Florence, victime d'un mal mystérieux.

Il va passer trois mois en proie à de grandes souffrances, dans un état quasi-hallucinatoire parfois, tandis que quatre infirmières, des religieuses à la fois bienveillantes et un peu inquiétantes, lui dispensent l'oubli à coups de morphine. Ce sont ses "rendez-vous chimiques" qu'il attend avec l'impatience d'un amant.

Tandis qu'au-dehors la guerre se déchaîne, Z mène à huis clos un combat contre un mal intérieur dont il cherche les causes. Il revisite la relation passionnelle qu'il entretient depuis plusieurs années avec une femme mariée, belle et frigide. Un bonheur qui se nourrissait du manque et du déni. Mais la dépossession de soi qu'engendre la maladie est peut-être le premier pas vers une renaissance.

Mon avis :

Ecrit juste après Les Braises, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, La Soeur est le dernier livre que publie Sandor Marai en Hongrie, peu avant son exil.

Un auteur que je découvre avec ce roman, qui m'a à la fois déçu et enchanté.

Déçue car le roman est écrit comme on écrivait au 19e siècle. Pire, très peu de paragraphes ; des dialogues qui font peu avancer ; des descriptions à n'en plus finir. Cette musique-là ne m'a pas bercée. Qui plus est, l'auteur met du temps avant d'entrer dans le vif du sujet. Quant à la fameuse soeur, elle ne fait son apparition qu'en fin de volume. Patience fut donc le maître-mot de ma lecture.

En revanche, la présence du chamane dans le récit ; la façon dont le médecin explique la maladie du maestro m'ont pationnées.

Sans oublier la présence des quatres soeurs (comprenez infirmière) qui dispense la morphine bienfaitrice à minuit afin que le patient puisse dormir.

Et puis celle qui lui administrera la dose qui lui fera changer sa vie, se réfugiant ensuite dans son couvent. Tout un mystère....

Au vue du résumé, on attend le récit d'une grande histoire d'amour entre le musicien et la femme mariée. Et bien non, nada !

Ainsi, pas sûre que je lise d'autres romans de cet auteur, trop 19e pour moi.

L'image que je retiendrai :

Celle, tragique, de ce pianiste qui ne peut plus jouer suite à la perte de mouvement de deux de ses doigts, dûe à une mystérieuse maladie.