Le tireur de Glendon SWARTHOUT

Par Lecturissime

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L’auteur :

GLENDON SWARTHOUT (1918-1992) est un auteur prolifique qui s’est illustré dans divers genres littéraires, mais qui était surtout reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes de l’Ouest américain et du western. Plusieurs de ses romans ont été des best-sellers et sept

d’entre eux ont été portés à l’écran. Parmi ceux-là, Le Tireur a été mis en scène par Don Siegel en 1976 sous le titre Le Dernier des géants, avec John Wayne dans son dernier grand rôle au cinéma. Ce roman est publié dans une nouvelle traduction intégrale.

L’histoire :

Au tournant du XXe siècle, John Bernard Books est l'un des derniers survivants de la conquête de l'Ouest. Après des années passées à affronter les plus grandes gâchettes du Far-West, il apprend qu’'l est atteint d’un cancer incurable : il ne lui reste que quelques semaines à vivre. Les vautours se rassemblent pour assister au spectacle de sa mort, parmi lesquels un joueur, un voleur de bétail, un pasteur, un croque-mort, une de ses anciennes maîtresses, et même un jeune admirateur. Mais Books refuse de disparaître sans un dernier coup d'éclat et décide d'écrire lui-même l’ultime chapitre de sa propre légende.
À l'instar de Larry McMurtry avec Lonesome Dove, Glendon Swarthout signe avec Le Tireur un western incontournable. Il a été porté à l’écran par Don Siegel en 1976, avec John Wayne dans son dernier grand rôle.

Ce que j’ai aimé :

Le tireur est un homme de légende qui a marqué son siècle. As de la gâchette, il a tué un nombre infini d’hommes si bien que quand il revient dans la petite ville de El Paso, il est observé, craint, envié, adulé. Il s’installe dans la pension de la veuve Rogers, sans savoir qu’il va vivre là ses derniers jours…

Au fil des pages, cet homme cruel s’humanise, les lois de l’Ouest l’ont sans doute contraint à tuer plus que de raison, mais il reste un homme meurtri, seul, qui, à l’heure du bilan, se découvre des sentiments…

« J'ai eu de bons moments. Mais les meilleurs instants étaient toujours après, juste après, le revolver chaud dans la main, la morsure de la fumée dans mes narines, le goût de la mort sur ma langue, le cœur haut dans la gorge, le danger derrière moi, et puis la sueur soudaine et le néant, et la sensation douce et fraîche d'être né. » (p.162)

Les vautours ne vont pas tarder à tourner autour de lui, attiré par l’odeur de l’argent et de la mort d’un homme légendaire. Un à un, Books va les repousser pour s’éteindre dignement…

La scène finale tonitruante va marquer à jamais la légende de cet homme fin tireur…

Le jeune fils de Bond Rogers, Gillom, est à la fois fasciné et déçu par cet homme aux colts fumants, et il va s’attacher à ses pas, le filant comme une ombre…

Un western original, crépusculaire

Ce que j’ai moins aimé :

-Rien.

Premières phrases :

« Il pensa : Quand j’arriverai là-bas, personne ne croira jamais que j’ai réussi un tel voyage à cheval et, Dieu m’en est témoin, je n’y croirai pas non plus.

Il était midi en cette journée maussade. Le soleil était pareil à un oeil injecté de sang dans la poussière. Son cheval souffrait d’une fistule. Une friction entre la selle et la couverture, une

épine, un caillou ou un noeud de fi celle avait créé un abcès au niveau du garrot, profond et purulent, et l’unique traitement, il le savait, aurait été de cautériser la plaie et de la laisser sécher à l’air libre sans remonter sur l’animal, mais il ne pouvait pas s’arrêter. Si le cheval souffrait, l’homme souffrait davantage encore. C’était son neuvième jour de voyage, et le dernier. »

Vous aimerez aussi :

Lonesome Dove de Larry McMURTRY  

D’autres avis :

Jérôme

 Jean- Marc

Le tireur, Glendon Swarthout, Gallmeister totem, novembre 2012, 208 p., 9.50 euros

Merci à Marie-Anne des éditions Gallmeister.