Ca y est, c’est décidé, on commence le tournage de la nouvelle super-production française : Les aventures de Sarko en Afghanistan à la poursuite de la flamme olympique de Pékin.
Un budget colossal (moins 5 milliards), un casting d’enfer (Rama Yade, Hervé Morin, Christine Albanel, Bernard Kouchner, que des pointures qui savent leur rôle sur le bout des doigts et ne se trompent jamais dans leur texte…), des effets spéciaux avec une figuration pléthorique d’au moins un bataillon (compression d'effectifs oblige), de l’exotisme montagnard digne de La Bandera, du courage (on ne va pas ne pas y aller parce que à cause des Airbus, ravitailleurs ou cargos, et des centrales nucléaires qu'on nous achèterait plus, vous comprenez, faut pas pousser non plus…) et des répliques culte (non non, c’est pas vrai, je lui avais dit l’autre soir au Chinois que c’était pas bien, mais vous aviez déjà remballé les micros ; c’est comme Bush pour l’OTAN, j’ai mis des conditions mais il était déjà dans l’ascenseur), du sang, du sexe et des tournantes organisées par les GIs dans les écoles afghanes, du gore avec nos Légionnaires cisaillés en deux par les friendly fires des missiles des drones US ces sauvages de Talibans, et puis de la dope, partout de la dope à portée de main (plus des 9/10ème de la production mondiale, pas la peine de chercher du sable pour remplir les sacs des tranchées).
Mais maintenant que Steven Spielberg, qui vient de finir son quatrième Indiana Jones, n’est plus disponible parce qu’il se décide enfin à faire son Tintin, il n’y en a qu’un digne de tourner cette série B sarkozienne : Ed Wood, l’immortel auteur de Plan 9 from outer space, le film le plus nul de toute l’histoire du cinéma – au synopsis duquel je pensais un jour que je lisais dans son intégralité le discours de la Porte de Versailles du 14 janvier 2007 (que je dois d’ailleurs être le seul à avoir lu en entier, sinon les Français auraient fait mentir la vieille loi salique).
Mais Ed Wood est mourut depuis longtemps, et il n’y a aucune chance qu’Hollywood nous redonne jamais un réalisateur aussi nul.
Vous me direz, la France elle-aussi pensait qu’en matière de chefs d’Etat, elle avait déjà touché le fond avec Dagobert, Charles X ou Paul Deschanel. Et pourtant…