Chroniques d’un pigeon parisien est un livre multicouche.
1ère strate : Pome Bernos a écrit une jolie histoire. Poétique et douce comme de la plume. C’est l’histoire d’un pigeon parisien qui cherche des amis. Il se sent tout seul, il se pose plein de questions, il a envie de découvrir le monde, qui il est et qui sont ceux qui l’entourent. Il est à Paris, parmi les pigeons, qui ne sont pas ses amis. Seul dans la foule dans une grande ville, il rencontre des amis, différents, réels ou pas mais qui l’aident à trouver ce qu’il cherche.
Ce qui nous emmène à la 2eme strate : La jolie histoire est en réalité un conte philosophique. Qui suis-je, se demande le pigeons, qui ne semble pas se reconnaître parmi les siens. Au travers d’amitiés chimériques (l’art urbain sur les murs de Paris) Il cherche son identité dans la faune citadine : comprendre ce qui fait sa spécificité en acceptant d’être banalement un pigeon parisien.
Pome Bernos dessine son conte poético-philosophique aussi bien qu’elle l’écrit. Un graphisme dépouillé qui personnellement me fait un peu pensé à celui de Lewis Strondheim des débuts (cf l’excellent «Un quart de seconde pour vivre» dont je vous donnerais des nouvelles un de ces quatre).
L’aspect graphique donc, qui nous renvoi à la 3ème strate : l’approche didactique sur l’univers graphique urbain. Le pigeon rencontre toute la scène graphique urbaine. Le chat jaune, l’homme blanc et l’homme noir, les inviders… Tout en suivant les pérégrinations du pigeon, on appréhende l’art de rue dans la capitale et dans les grandes villes en général. Et en rab en dernière page, une petite interview explicative de l’art du graffiti.