Les sites de paris sportifs grignotent le gâteau des Etats
Le phénomène des paris sportifs sur Internet est très impressionnant,surtout lorsque l’on constateles chiffres de l’un d’entre eux, Interwetten.com. En 2006, ce site a réalisé un chiffre d’affaires astronomique de 431 millions de francs, très exactement la moitié des 862 millions qu’ont brassé les dix-sept casinos suisses l’an dernier. Pour 2007, Interwetten prévoit que son chiffre d’affaires dépassera les 590 millions de francs. Il assure que 95% des mises sont redistribuées sous forme de gains aux joueurs.Une part du gâteau
Et dans son genre, Interwetten n’est qu’un petit poisson. Une volée de sites comme Bwin, Unibet, Interpari, Sportingbet, Eurobet, MrBookmaker, Gamebookers ou Bet at Home (slogan: «La vie est un jeu») se partagent l’immense pactole des jeux de hasard et des paris sportifs en ligne, estimé à 22 milliards de dollars à l’échelle de la planète. Selon une étude du Centre de droit comparé de l’Université de Lausanne, les Européens ont parié un montant équivalent à 0,52% de leur produit intérieur brut en 2003. Mais, pour l’instant, ces bookmakers ne font que se partager les miettes du gâteau reservé aux monopoles d’Etat des loteries nationales. Postés aux frontières légales et géographiques de l’Union européenne (UE), certains à Malte, la plupart à Gibraltar, ils attendent leur heure, qui pourrait venir bientôt.
Le commissaire européen en charge du marché intérieur et des services, l’Irlandais Charles McCreevy, a prévenu sans ambages: les Etats membres doivent se préparer à libéraliser le marché des jeux d’argent. La France traîne les pieds et les mauvaises langues suggèrent que l’Irlandais serait un peu trop proche des très puissants bookmakers britanniques qui rêvent de se faire une place sur le continent. Mais rien à faire, la libéralisation est dans l’air.