Le mariage homosexuel est-il une évidence ?

Publié le 11 janvier 2013 par Copeau @Contrepoints

Les partisans du mariage homosexuel desservent leur cause en ne désavouant pas leur aile dure.

Par Marc Crapez.

Engagement 31 de François Hollande, le mariage pour tous

Au sujet du mariage homosexuel et de l’adoption, on entend des deux côtés des arguments expéditifs, idéologiques et outranciers. Sous couvert de neutralité, les partisans infligent aux opposants un rapport de sujétion. Ils se présentent comme les tenants de la science face à l’obscurantisme. Comme ceux qui disent l’évidence.

Les meilleurs articles en faveur du mariage homosexuel cèdent à ce travers. L’un affirme que les homosexuels « ne doivent plus être des citoyens de seconde zone au nom de préjugés d’un autre âge ». Un autre disqualifie par un langage de commisération les « conservateurs de tous poils », la « défense crispée des dogmes catholiques » et les « traditions méfiantes à l’égard de la modernité ».

A la commission d’audition parlementaire, un intervenant évoque le « silence des évêques sous le nazisme ». Pendant ce temps, le président de la commission des lois prétend que « pas un seul juriste » ne fait partie des opposants. Les commentaires d’internautes sont plus tranchés : « les minorités éclairées doivent savoir imposer leur volonté au troupeau bêlant » ; ou encore : « hâte que la loi passe et ‘bam’ dans la gueule de tous les homophobes ».

L’acteur américain Sean Penn déclare que les adversaires du mariage gay feront honte à leurs petits enfants. Dans une conférence à Sciences po, l’intellectuel argentin Daniel Borillo s’en prend à « l’homophobie du président de la République, l’inconscient homophobe de Hollande ». Cette contre-culture imprégnée de stéréotypes extrémistes vise à faire expier les fautes du passé. A extirper l’hydre de l’homophobie (tout le monde étant potentiellement coupable).

Démocrate, le lobby gay ?

En France, l’opinion publique rétive au mariage gay commença à changer d’avis en 2004-2005. Sous le coup de l’émotion de faits divers pas toujours vérifiés, furent votées des lois contre l’homophobie. L’association SOS-homophobie reçut l’agrément de rectorats pour présenter un « module de prévention contre l’homophobie et la lesbophobie ». Jouant sur la thématique de la « recrudescence de l’homophobie », cette association se fait propagandiste au point de se voir retirer son agrément, par l’Education nationale, pour « atteinte à la neutralité », en décembre 2012.

A partir de 2007, l’Association internationale des lesbiens et gay reçoit plus d’un million d’euros par an de la Commission européenne. La mairie de Paris verse à la cause jusqu’à 200.000 euros par an. Ces subventions s’accompagnent d’une pression sociale sur les associations opposées. La chaîne de restauration Chick-fil-A dut cesser son soutien financier en faveur du mariage classique afin d’obtenir l’approbation du syndicat des restaurants de Chicago. En Californie, une loi entrée en vigueur en janvier 2012 exige, dès la maternelle, l’enseignement des « importantes contributions » des homosexuels à la société.

En dépit de cet endoctrinement, les partisans du mariage homosexuel ont perdu la plupart des référendums. Aux Etats-Unis, on observe généralement un décalage de -5% en défaveur du mariage homosexuel entre les résultats des sondages et ceux des urnes. Au point que, souvent, les urnes repoussent ce à quoi les sondages étaient favorables. Certains sondés n’osent pas s’exprimer librement devant les sondeurs de peur d’être considérés comme retardataires.

En septembre dernier, il a filtré dans les médias français que les études sur l’homoparentalité étaient sujettes à caution. Et les gens ont découvert que les « psy », qui passent pour des gens intelligents, étaient très partagés sur la question. Du coup, un sondage donne 52% d’opposants à l’homoparentalité. S’opère alors un tour de vis médiatique. Focalisation sur les évêques pour solliciter le vieux fonds anticlérical de la France. Reportages centrés sur l’homoparentalité féminine plutôt que masculine. Sémantique du « mariage pour tous » et non pour quelques-uns.

Le combat pour la reconnaissance de la dignité est gagné. L’idée d’une union assortie de droits similaires recueille l’adhésion. Mais équité ne signifie pas nivellement. Il faut poser des limites à la satisfaction des désirs. Et s’opposer aux puissances dévorantes de la propagande constructiviste contre ce qui touche à la transmission.

Le sujet du mariage homosexuel fait débat chez les libéraux, nous vous invitons à consulter notre dossier sur le sujet, avec différents avis divergents.