"Ego nominore Leo // Moi je m'appelle Lion" !!!! Mon grand père fulminait à table quand quiconque commençait sa phrase par "Moi je..." Il trépignait sur place en latin, tapait du poing sur la table en singeant De Gaulle : "Arrêtez mes enfants de tout ramener à vous !"
Sa colère soudaine s'éteignait immanquablement sur un rieur : "Moi je ne fais jamais ça..."
Du coup, je dois avoir gardé ce signal en tête, car je perçois immédiatement dans les conversations, ceux qui "Moijent" en permanence de manière étouffante... Ceux qui éradiquent totalement le singulier pour nous assomer d'un "nous" majoritaire et péremptoire... et ceux qui cherchent leur place entre un égo salvateur et une vanité conflictuelle, arrogante et cynique. Le jeu du je est souvent affligeant.
Quant à MOI... JE... suis toujours en quête de mon animal intérieur, monstre mythologique : Peut-être serait-ce une lionne qui papillonne... Férocement là, régnant... Futilement partout, éphémère, presque imperceptible et déjà disparue.
La photo est tirée de l'oeuvre de Cédric Laquièze, mon cousin, petit-fils du même grand-père... un chien constitué de fleurs.