Il s’est assoupi, allongé de tout son long sur un lit de rameaux d’olivier. Les feuilles brillent, petites lames miroirs, chatoyantes, elles réfléchissent les rayons d’un soleil printanier, d’un soleil à peine voilé. Le visage de l’homme n’exprime rien, impassible il absorbe cette lumière tombée du ciel, pas un tremblement, pas un frémissement, tout est étrangement figé, plastique. Le temps a passé, les rameaux ont séché, les feuilles se sont détachées des branches, leur éclat fané, elles affichent une couleur froide. L’homme a disparu, il s’est envolé, emportant avec lui quelques belles paroles, des choses à dire, à écrire, légères et merveilleusement assemblées, des phrases limpides qui vont droit au cœur, simples et généreuses. Était-il distrait ? A-t-il oublié volontairement le bouquet de roses ? Il était pris par tous ces mots, perdu dans des constructions éclatantes, certainement rêveur. Longtemps après, je me suis dit qu’elles devaient être destinées à quelqu’un ces fleurs, et puis, après mûre réflexion, c’est tombé comme une évidence, elles vous étaient destinées. Si vous le voulez bien je les confie à la famille ex-voto, je suis garant de leur intégrité, de leur fidélité. Marseille le 8 janvier 2013. Phil