Le premier jour où… j’ai mangé de la galette des rois

Publié le 09 janvier 2013 par Mentalo @lafillementalo

Il y a longtemps loin d’ici, j’ai fréquenté quelques temps, pas beaucoup, en raison d’une actualité familiale difficile, l’école maternelle. Je me souviens de m’y plaire, tout en me demandant bien ce que je faisais là, entre deux longues absences. Je crois que c’est à cette période que j’ai développé un handicap sévère qui allait plus tard freiner ma vie sociale en m’empêchant de danser le YMCA ou la Macarena sans m’emmêler les pinceaux (et je te cause même pas de Madison) (oui je sais on a des plaisirs simples à la campagne): impossible d’apprendre la chorégraphie de « Savez-vous planter des choux? » quand on passe son temps à courir après sa mère dans des couloirs de gare, pour pas louper la correspondance. J’ai eu une enfance difficile, voyez.

Un jour de janvier dans cette école, la maîtresse partagea une galette, distribua les parts, et le temps que je comprenne l’enjeu de l’histoire, un de mes petits camarades bondissait déjà, triomphant, la quenotte douloureuse et la fève dans la main. Aussitôt, il fut pressé de choisir sa reine, et dans mon petit coeur de cinq ans, je dus comme les autres espérer secrètement être choisie. Tu t’en doutes, le morveux ne m’a même pas calculée, et la couronne me passa à côté. Mais pourquoi on veut toujours avoir une breloque sur la tête, que ce soit couronne des rois, diadème de Miss France ou de Duchesse de Kensington, alors qu’un bonnet à pompon suffit largement au bonheur?)

Des années après, quand je fus en âge de manier le four à gaz familial sans le faire exploser une fois de plus, ce qui obligeait mon père à chercher les petits ressorts à quatre pattes dans la cuisine, je pris l’habitude de confectionner moi-même la galette et de repérer où je planquais la fève, faut pas déconner non plus.

Aujourd’hui, je repère toujours où je planque la fève. Parce que ce midi, la Pili-Pili est rentrée de l’école bien tristoune: évidemment, point de fève pour elle dans la galette partagée au goûter, et les yeux du petit Loan se sont arrêtés sur la petite Madison. Alors ce week-end, je serai bien obligée de faire une galette, et de lui réserver la meilleure part, celle qui donne droit à la couronne sur la tête, à la joie d’un jour, au baume au petit coeur toujours.

Et pour ma recette, rendez-vous il y a deux ans.

Chaque mercredi, la joyeuse troupe des premières fois composée de Zette, MHF, Cathy, Papiluc, Cambroussienne, Lilith, Joufflette, l’Herbe folle, Laurent, Clem la matriochka, Cerysette des bois, Monette, Raquel, Léia,… se réunit pour disserter sur un sujet défini ensemble sur la page du groupe Facebook dédiée. Rejoins-nous!