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Les « New-Yorkaises » de Edith Wharton : un délicieux Cupcake aromatisé à l’arsenic …A déguster le petit doigt levé

Par Alyette15 @Alyette1
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1ère de Couverture « Les New-Yorkaises » Editions j’ai lu

New-York, les années sont  folles et sablent le champagne.

Epouse richissime, maîtresse de maison, mère de famille, Pauline Manford  est une superwoman, une obsessionnelle de l’organisation consignant dans son agenda un emploi du temps interdisant toute contemplation. Peu d’abandon dans la vie de Pauline Manford, qui sans répit veille sur le rayonnement de son foyer et n’hésite pas à encourager les affabulations d’un cortège de gourous chargés d’apaiser son surmenage. Victime consentante d’une frénésie de mondanités et bondieuseries caritatives, Pauline Manford a cessé de voir, depuis longtemps. Passée experte dans l’art de la fuite en avant, sa croisade pathologique pour l’harmonie n’échappe pas à ses proches et notamment à sa fille Nona qui ressent violemment l’incurie du milieu dans lequel évolue son irréprochable génitrice. Se détournant des dogmes maternels, Nona choisira par défaut la voie de l’oisiveté. Une oisiveté dont elle partage les égarements avec sa belle-sœur, la vénéneuse Lita, celle par qui par qui le scandale arrive.

En arrière-plan, Dexter Manford, époux de l’inénarrable Pauline et père de Nona, observe cette orchestration hystérique devenue dissonante à force d’exactitude. Las, Dexter Manford imagine d’autres rendez-vous, des rendez-vous imprévus…

Grande figure féminine de la littérature américaine, consacrée par le prix Pulitzer en 1921 pour « Le temps de l’innocence », Edith Wharton n’a pas la plume dans sa poche et son invitation dans la haute société New-Yorkaise à la saveur d’un délicat Cupcake aromatisé à l’arsenic.

En sociologue érudite, elle décrypte et raille ce milieu privilégié aussi futile que cruel, un milieu dont elle connait les disharmonies pour en être issue. Racé, le persiflage est ici au service d’un  raisonnement troublant de modernité. Impitoyable, enlevé, d’un raffinement de diamantaire sur canapé, le fleuret de Mrs Wharton fait mouche et c’est avec une coupe de champagne à la main que la romancière mène à la l’échafaud littéraire ses personnages de papier.

 Petits ou grands mensonges irrévocables, trahisons, infidélités ou encore penchants inavouables tissent la toile de cette féroce saga familiale qui choisit de garder ses distances avec la tragédie lui préférant  les perversions bien plus habiles de la satire.

Autant en emporte « Les New-Yorkaises ».

Astrid Manfredi, le 10/01/2013


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