Lyon est certes la capitale auto-proclamée de la gastronomie française mais on parle aussi beaucoup de la proche Savoie ces derniers temps. Yannick Alleno, ancien titré au concours Bocuse d’Or qui a annoncé son départ du Meurice pour sa région d’adoption et le Bocuse d’or France 2012 qui s’entraîne chez Emmanuel Renaut, l’ancien second de Marc Veyrat triple étoilé Michelin aux Flocons de sel à Megève. Région dont Thibaut Ruggeri est quant à lui originaire. Le concept est certes sur les rails depuis un bon moment, Thibaut comptant revisiter des classiques à la française (c’est un des thèmes sous-jacents du Bocuse d’Or d’imprégner ses créations de spécialités locales et qui avait été un peu oublié ces dernières années) sous forme de tableaux : boeuf (thème imposé pour la viande cette année, filet et paleron) pot au feu ou Rossini. A Megève Thibaut travaille les saveurs car le goût est une des données fondamentales avec le côté artistique. Excellent article sur le blog de Chroma France concernant l’équipement de la sélection française.
On n’entend pas grand chose des autres équipes nationales par contre. Il semblerait que tout le monde devienne cachottier pour ne pas dévoiler ses batteries et la nouvelle règle d’obliger les candidats à cuisiner devant le public et non au fond des box vient à point nommé. On nous avait promis des news du Maroc qui ne sont pas venues. Rien ne filtre du Japon qui s’entraîne à côté de Lyon comme toujours, ou des autres favoris. On devine que le norvégien adepte des plantes (artichauts, betteraves, topinambours) et de truffe noire va mettre ces éléments à l’honneur dans ses plats, on subodore que la Hongrie qui est entraînée par les deux derniers vainqueurs de l’épreuve va hausser son niveau ainsi que l’Australie coachée par le Français Franck Putelat, mais rien n’est moins sûr, on a vu par le passé des flops retentissants de candidats qui s’étaient pourtant bien préparés en amont. D’autant plus qu’une grosse part d’improvisation a été rajoutée cette année avec une garniture surprise ce qui peut changer la donne.
Ah si ! Des nouvelles des Etats-Unis. Un budget faramineux comme toujours (le candidat Richard Rosendale s’est construit une cuisine expérimentale à 150.000 $), un repas donné par Daniel Boulud à New-York a généré 700.000 $ (!) de dons et pour un autre en octobre dernier on parle de 250.000. Des sommes qui nous paraissent astronomiques mais c’est l’Amérique, elles n’ont pas vraiment été utiles dans le passé (la meilleure place des Etats-Unis fut par deux fois 6ème) mais d’année en année on se dit qu’un jour cela paiera.