En 2010 San Diego comptait 1 307 402 habitants. C’est la huitième ville des Etats Unis et la deuxième de l'État de Californie en termes de population. L'agglomération de San Diego-Carlsbad-San Marcos rassemble 3 095 313 habitants en 2010, la 17edes États-Unis.
Vivre dans une banlieue étasunienne ou parisienne, c’est savoir vivre à l’écart des centres culturels et des centres commerciaux. La solitude est le complément et l’antitode qui permet de bien vivre les nécessaires et réjouissantes contraintes de la foule lors des sorties. Elle rythme des journées marquées par des repas en famille chaleureux, les déplacements en voiture vers les lieux de promenades : La Jolla, Mission Bay Sea Port, Balboa Park, Zoo de San Diego...Et les incontournables centres commerciaux dont certains, tel Fashion Valley, sont l’équivalent de notre Forum des Halles.
Dans ce cadre de vie urbain, un français y retrouvera aisément ses petits, à commencer par certaines marques hexagonales…Seules les voitures changent : astiquées, de modèles différents des nôtres et avec une forte composante de 4x4.
Pour la culture, sorti des musées de Balboa Park et du Zoo qui lui est mitoyen – le Bois de Vincennes à proximité du centre ville -; des quelques minis sites touristiques historiques comme Sea Port et ses haciendas dont l’histoire sert de support à leur marchandisation touristique, on fait vite le tour.
Et ce ne sont pas les promenades dans les campagnes environnantes et lointaines, qui ressemblent au maquis corse, qui vous occuperont.
Toutes les conversations en anglais ayant une fin, et le résident américain ses occupations propres, le vacancier français connait alors le temps mort.
Le temps mort du vacancier comme de l’étranger à l’étranger est la peur de l’ennui hors de son biotope naturel : l’angoisse d’être délié des autres, de vivre un temps non grégaire; c’est l’irruption du sentiment d’abandon. Il faut faire le deuil temporaire de la vie commune.
Certains, pour oublier cette vacance, se réfugient dans la petite mort, le sommeil; ou dans la noble absence de soi, la musique; d’autres dans de chronophages rangements de vêtements, d’indispensables petites courses au centre commercial du quartier, de nécessaires plats à préparer...On s’occupe tantôt comme on veut, tantôt comme on peut. Jusqu’au prochain temps fort.
Le temps mort, c’est justement le moment où je m’éveille. Celui de la lecture ou de l’audition d’émissions podcastées.
Jusqu’à l’arrivée au pied de l’arbre de mon cadeau de Noël – Diderot ou le bonheur de philosopher -, j’ai lu Les ennemis intimes de la démocratie de Tzvetan Todorov.
On retiendra essentiellement la première partie consacrée au messianisme, et à ses sources, le débat entre Augustin et Pélage qui nous mène autour des années 350 avant Jésus Christ, puis à la Révolution Française et au rôle surprenant de Condorcet. Les effet – les méfaits - du messianisme ? On les connaît : le commerce triangulaire (esclavagisme), les conquêtes coloniales, et on finit là où j’ai commencé : par l’Amérique, celle du Nord, gendarme du monde. Parfois pour le bienfait des peuples (Kosovo), trop souvent par idéologie dominatrice et avec des conséquences désastreuses à moyen terme, comme c'est le cas actuellement en Afghanistan et en Irak. Vous trouverez une présentation argumentée de l'approche de Todorov ici :Laffont.fr
Les autres ennemis de la démocratie selon Todorov sont ceux que nous cotoyons chaque jour: l’ultralibéralisme et l’individualisme, le communautarisme, et le populisme. Mais là on navigue en terra cognita, très cognita d’ailleurs pour ce qui est de notre pays.
En conséquence, si vous envisagez d'acquérir cet ouvrage, achetez de préférence les pages 7 à 104.
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Quant à la vie de Denis Diderot, c'est un régal. Je vous offre ce joli passage.
L’intérêt particulier de la créature est inséparable
de l’intérêt général de son espèce
C’était en 1744….
Extrait de Diderot ou le bonheur de philosopher – Jacques Attali (page
63)
Premier vrai livre : Essai sur la Vertu
« Diderot lit alors en anglais un livre qui vient de paraître, L’essai sur le mérite et la vertud’Anthony Ashley-Cooper, troisième comte de
Shaftesbury, élève de Locke. Un vrai pholosophe, et d’importance. Comme Locke, Shaftesbury prêche la tolérance, attaque la
religion, la superstition, le fanatisme, conteste prophéties et miracles, affirmant que l’athéisme ne peut nuire au sentiment naturel de droiture et au sens de l’injustice. Pour lui, l’homme est
un être éminemment social et « l’intérêt particulier de la créature est inséparable de l’intérêt général de son espèce ». Cette lecture est pour Denis une révélation. »
Nice to see later.