Après les loups, les ours, les vautours, les marmottes, les aigles, les renards, les corbeaux, voilà que les hirondelles s'y mettent. Quelqu'un peut-il vite téléphoner à Kairn, pour mettre le fin limier sur la piste de ces nouveaux prédateurs déviants ?
par Roger MATHIEU
Il raconte encore tremblant, l’attaque d’une trentaine d’hirondelles sur son troupeau : "Elles piquaient dessus à grands coups d’ailes, en criant, elles passaient et repassaient au-dessus des pauvres bêtes, le bec grand ouvert : c’était terrible !” et de poursuivre : “Affolées les bêtes essayaient de se protéger en mettant leurs têtes sous le ventre des voisines et restaient ainsi immobiles ; il y avait des mouches partout ; on aurait dit qu’elles le sentaient ”.
Le berger de Narbes avait beau frapper l’air avec son bâton, "elles attaquaient de plus belle, en rasant le troupeau”. Gilbert LASSALLE s’arrête un instant, réajuste son béret et poursuit "ces terribles oiseaux noirs étaient effrayants, ils paralysaient les brebis pour mieux les saisir ; désespéré, j’ai fermé les yeux !"J’ai entendu ma chienne ALINE qui aboyait, puis le bruit des sonnailles et plus rien...”.
Il rallume son vieux mégot, ses mains tremblent : "J’ai ouvert les yeux et le troupeau avait disparu...". Gilbert LASSALLE a cru qu’il avait tout perdu. "J’ai cru que ces maudites hirondelles avaient dévoré mon troupeau ! La brave ALINE s’est mise à japper : elle avait retrouvé le troupeau en piteux état ; saignant de partout, piqué par des milliers de becs.”
Après un long silence, Gilbert essuie une larme et montre le cadavre d’une brebis. "
Roger MATHIEU, 2003
LPO, ASPAS, FRAPNA
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