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Qui a dit que je n’étais pas raisonnable ?

Publié le 10 janvier 2013 par Pimprenelle2

Deux boutiques. Pas plus. Deux boutiques chères, très chères et pas qu’à mon cœur, deux boutiques dans lesquelles entrer me plonge dans le désir. Deux boutiques dans lesquelles je me plais à me reconnaître, qui rajoute à ma petite personne un je ne sais quoi d’élégance sans ostentation, Agnès b. et American Vintage pour ne pas les nommer.

Deux boutiques que récemment je m’en suis allée hanter, innocemment, avec un air de ne pas y toucher. Et dans lesquelles je n’ai effectivement, presque, rien toucher. Par superstition, de peur d’être tentée, de ne pas pouvoir résister. La chair est faible, et la mienne frémit au contact de certains tissus, de leur douceur, de leur volupté.

Evidemment, j’y ai repéré quelques babioles, des T shirts chez l’un, une robe chez l’autre, mais j’ai été forte, j’ai su résister.

J’ai su attendre, je les ai eus !

40%  qui donnent la banane, 50% pour frôler l’orgasme, des rabais qui qui ne sont pas pour déplaire à ma carte bleue, vident mon compte en banque et laissent ma bonne conscience à sa tranquille.  Ne niez pas, ne me dites pas que vous ne connaissez pas le grand frisson du rêve à portée de main, qui va enfin devenir réalité.

Alors, je me suis offert du bleu et du noir, des formes trapèzes géométriques et vaporeuses, des cols V qui dégagent les cous et laissent deviner la poitrine si modeste soit-elle, ce qui tombe plutôt bien (le V, hein, pas la poitrine !) chez American Vintage.

Et puis MA robe, vaguement tablier, au jersey lourd, aux poches profondes, faussement sage avec son boutonnage qui longe le corps de haut en bas, MA coupe, MA préférée que je ne trouve QUE chez Agnès b. Elle ne pouvait être que mienne. Elle m’attendait. Je l’ai eue.

Je n’ai rien essayé, pas envie de me battre, ma taille je la connais, leurs coupes aussi.

Et puis faut que je vous avoue que jamais je n’ai pu résister à un imprimé vaguement liberty. Il me rappelle mon enfance, mon arrière-grand-mère, cette veuve italienne éternelle amoureuse, aux pommettes hautes, au lourd chignon, aux blouses sombres égayées de fleurettes. Je sens son parfum de muguet, je cherche sa voix perdue dans le trou noir de ma mémoire. Elle me manque.

Mais maintenant, je roucoule, je ronronne, je les ai eus, ils sont miens, dès demain je vais les arborer, faire ma fière, me la péter un peu. Et puis oublier, parce qu’après tout, hein nous sommes bien d’accord, l’habit ne fait pas le moine, ni le bonheur, et que tout cela est bien futile, mais sème des paillettes dans nos yeux.

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