Didier Daeninckx,
éd. Gallimard, 174 p.
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On a tous reçu un jour ou l'autre un mail d'un ancien copain de classe, provenant d'un site de rencontres nostalgiques. C'est excatement ce qui arrive à François, cadre au bord du chomâge ; sauf que ce n'est pas lui qui ouvre sa messagerie mais sa femme Dominique, publicitaire qui vogue sur la vague du succès. Et Dominique, de faire à l'insu de son mari, une grande trouée dans le passé de son mari quand le présent de celui-ci s'effrite...
L'espionne a l'oeil de plus en plus fasciné par ce forum des anciens du collège Gabriel Péri. Il faut dire que les camarades sont bavards dans leur correspondance électronique, leurs courriels courent les pages pour rappeler à Dominique les années 60 en culotte courte dans les quartiers d'Aubervillers. Elle retrouve la trace de ces destins plus ou moins croisés de ces copains d'avant qui ont fréquenté mai 68 et ses années rouges. Ils sont devenus détective, chanteur, SDF ou chimiste et le portrait d'une promotion bigarrée se tisse sur la toile au gré des mémoires de chacun. On retrouve dans ce roman photo souvenir les thèmes chers à Daeninckx, la politique bien sûr, rouge de préférence celle dans laquelle il a baigné, et puis l'histoire avec et sans la majuscule à l'initiale, celle des initéraires en somme, non pas des salauds ordinaires, comme il a pu l'écrire plus tôt, mais des hommes ordinaires. Et comme la grande Histoire, celle des révoltes et des guerres est fait de coups de théâtre et de renversements en tout genre, sa petite soeur l'est tout autant, jusqu'au dernier flash final où les rencontres ne sont plus virtuelles.