ELECTROACOUSTIQUE - Si l'on exclut VIVA RIVA! la BO du film congolais du même nom, AL est déjà le septième album pour Vincent Ségal et Cyril Atef depuis 1999. Mais malgré cette productivité et une victoire de la musique, les parisiens sont pourtant encore loin de la reconnaissance qu'ils méritent.
L'ensemble de cet album est du même acabit, un enchainement de variations de formes construites selon la ligne édictée, alternant les styles, les rythmes et les types d'instrumentations. Si la surprise de la première écoute est complète, le plus simple des enchantements se substitue à elle, dès les suivantes, celui propre à toute réussite musicale. De "hOW TO RiDE" à "CHaNGING EVErYtHINg", de "cELLO LaUGh" à "WeT", les variations sont légions et il est impossible de ne pas se faire surprendre par ces ondulations à la fois sinusoïdales et asynchrones.
C'est donc sans règle aucune qu'ils utilisent toute leur palette de couleurs pour composer les différentes couches qui vont donner le liant à la trame de base. Très structurée par endroits, elle s’avère être également plus décontenancée en d’autres, mais toujours référencée par les fondements mis en place. Des revirements opportuns et solides qui donnent une assise claire permettant de ne jamais se lasser. Dès lors il apparait clairement que cette approche rend leur musique totalement inclassable dans un seul bac.
Un album aux multiples facettes, racé et sauvage, tendre et subtil, sournois et direct ; un amas de strates verticales qu'il est absolument nécessaire de traverser. Et le faire les yeux fermés et de manière déterminée donnent à cette traversée des accents d’une virtuosité si limpide qu’elle finit par devenir une ballade éblouissante de simplicité. Un vrai bonheur!