La mort n’est pas différente,
tu peux la caresser, tenir sa main, lisser ses cheveux,
elle te tendra une fleur et sourira
Tu peux enfouir ton visage dans son sein
et l’entendre dire : il est temps de partir.
Elle ne te dira pas qu’elle est une autre
La mort ne repose pas, glauque, visage contre terre
ou sur le dos, portée par une civière blanche :
La mort circule, le rose aux joues, parlant à tout venant.
La mort a les traits tendres et les joues amènes,
elle pose sa douce main sur ton cœur.
Qui a senti sur son cœur cette main si douce,
le soleil ne le réchauffe plus,
il est froid comme la glace et n’aime personne.
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Edith Södergran (1892-1923) – Poèmes (Dikter, 1916)