© NASA
En 2012, le trou d'ozone au-dessus de l'Antarctique était plus petit que les années précédentes, à la fois en termes de surface et d'épaisseur, affirme le Bulletin de l'OMM sur l'ozone en Antarctique. En se fondant sur les informations recueillies au sol, depuis des ballons ou des satellites, le Bulletin indique que la superficie du trou d'ozone a atteint zéro le 10 novembre – soit plus tôt que les années passées.
Il y a deux raisons pouvant expliquer la faible ampleur du trou d'ozone cette année :
Premièrement, les températures relativement chaudes régnant dans la stratosphère (à environ 20 km d'altitude) ont limité la formation de nuages polaires stratosphériques, ce qui, par une réaction en chaîne chimique entre l'eau, l'acide nitrique et les gaz réservoir halogénés, provoque une déperdition d'ozone.
A cet égard, le trou d'ozone de 2012 était similaire à celui de 2010, lorsqu'un réchauffement stratosphérique soudain se produisit en juillet/août, donnant naissance à une quantité de nuages stratosphériques plus faible que d'habitude.
Deuxièmement, le vortex polaire – un vaste système dépressionnaire dans lequel des vents violents (courant-jet polaire) dans la stratosphère ceinturent le continent Antarctique – a également été relativement perturbé, et de l'air riche en ozone a été transporté depuis des latitudes plus basses. Ce transport d'air chargé en ozone a particulièrement affecté la stratosphère à quelque 25 km d'altitude, ce qui est au-dessus de la zone qui connaît la plus forte déperdition d'ozone, qui se situe normalement entre 14 et 20 km d'altitude. La déperdition d'ozone dans la zone de 14 à 20 km a été quasiment de même ampleur que les années précédentes.
Selon le Bulletin de l'OMM sur l'ozone en Antarctique, au cours de la première moitié d'août 2012, la surface du trou d'ozone a augmenté plus lentement qu'à la même période durant la plupart des dernières années. Néanmoins, à partir de mi-août, l'augmentation a plus ou moins suivi la même évolution qu'en 2011.
A compter de début septembre, la superficie du trou d'ozone s'est stabilisée, puis s'est à nouveau légèrement étendue au cours de la seconde moitié de septembre.
A partir de début octobre, le trou dans la couche d'ozone a rapidement diminué.
Trou dans la couche d'ozone de 2006 à 2012, le 7 novembre de chaque année
© GOME-2 / MetOp-A / NASA / KNMI.OMM
Le trou dans la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique est un phénomène qui se produit chaque année pendant l'hiver et le printemps australs, sous l'effet de températures extrêmement basses dans la stratosphère et en présence de substances qui appauvrissent la couche d'ozone. Il atteint généralement sa superficie maximale pendant la deuxième quinzaine de septembre et son épaisseur maximale au cours de la première quinzaine d'octobre.
Un accord international connu sous le nom de «Protocole de Montréal» - qui a célèbré son 25e anniversaire en 2012 – a réussi à faire baisser la production et la consommation de substances chimiques destructrices d'ozone, telles que les chlorofluorocarbures et les halons.
Depuis une dizaine d'années, les concentrations d'ozone stratosphérique ont cessé de régresser dans les régions de l'Arctique et de l'Antarctique et d'une manière générale, mais elles n'ont pas encore amorcé un processus d'augmentation. La couche d'ozone en dehors des régions polaires devrait revenir à son niveau d'avant 1980 avant le milieu du siècle. En revanche, la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique ne devrait se reconstituer que bien plus tard.
Auteur
Organisation Météorologique Mondiale
notre-planete.info