Les déjeuners presse

Ce midi, j’ai eu l’occasion d’aller manger au Jardin d’Acclimatation organisé par un certain salon de déco. Un déjeuner presse, chose plus rare lorsqu’on bosse en télévision que si on travaille en presse écrite et en radio. Voici donc l’occasion de vous parler de ces moments détentes où l’on vous traite comme une reine.

Pour certains évènements, les médias sont essentiels. Pour faire parler de telle ou telle chose, faire connaître les différents salons qui sont organisés chaque année, etc. ainsi, les attachés de presse des différentes organisations contactent une ribambelle de médias pour convier un de leur journaliste à un petit-déjeuner ou déjeuner. Et ils mettent le paquet.

Leur but est de nous chouchouter. Plus ils sont sympas, plus on aura de remords à être cynique dans nos papiers/reportages. Et plus on aura envie, pour leur faire plaisir, de parler de leur évènement. Ils choisissent donc un bel endroit où nous inviter : le superbe restaurant La Cigale à Nantes, le restaurant étoilé Au Crocodile à Strasbourg, et ce midi, donc, la Grande Verrière du Jardin d’Acclimatation de Paris. Des endroits chics, où nous n’avons pas souvent l’habitude d’aller dans notre vie de tous les jours.

Ils nous servent des merveilles. En l’occurrence, aujourd’hui, j’ai eu droit à un foie gras poêlé sur son velouté d’artichaut, et un superbe risotto aux noix de Saint-Jacques. En dessert, un sorbet maison sur un lit de fruits de saison. C’est sûr que ça change du sandwich triangle acheté quotidiennement au Carrefour du coin ou de la salade de pâte préparée la veille à la maison.

Au-delà de l’aspect culinaire, ces déjeuners sont intéressants. On y retrouve les journalistes des différents médias de la ville qui arrivent dans une ambiance chaleureuse parce qu’ils savent qu’ils viennent pour manger, plus que pour travailler. Les discussions vont bon train, au rythme du vin qui coule dans les verres à pied, et les conversations sont joyeuses. Bon, ce midi j’étais entourée de journalistes-mères-de-famille qui parlaient de leur bambins respectifs, mais j’ai tout de même appris qu’il fallait éviter d’aller visiter des usines de sardines à cause de l’odeur qui s’infiltre dans nos vêtements. Toujours utile, comme conseil.

Le seul problème, lorsque vous êtes, comme moi, nouvelle dans la ville et surtout stagiaire, et peut-être un peu timide aussi, c’est de voir tous ces journalistes qui se connaissent et plaisantent entre eux, sans avoir ne serait-ce qu’une once d’intérêt pour votre petite personne. Alors vous êtes là, seule au milieu de toute cette foule journalistique, à sourire à tout le monde en espérant que quelqu’un viendra bientôt vous sauver de votre ennui mortel et gênant. Cela se produit toujours lors de l’arrivée de tous, lorsqu’on nous sert l’apéro, avant de passer à table. Une fois installé, ça va mieux. Les gens à votre table sont obligés de s’intéresser à vous pour ne pas paraître impoli, et surtout parce qu’ils se sentent sûrement gêné par vos regards.

Non pas que vous ayez le regard dur ou autre. Non, c’est juste que, lorsque vous ne participez pas à la conversation qui se déroule à vos côté, qu’avez-vous de mieux à faire que de regarder l’interlocuteur qui prend la parole en l’écoutant à moitié mais en donnant toujours l’impression d’être intéressée ? Bref, aujourd’hui, j’ai fait la rencontre d’une autre stagiaire qui avait l’air aussi paumée que moi. Ça m’a un peu aidé.

Mais le mieux, c’est qu’après le repas, je me suis rendue compte que tout le monde ou presque était parti. J’étais venue travailler, me renseigner, prospecter. Mais finalement, j’ai vite compris que j’étais venue simplement pour manger. De la très bonne bouffe, soit dit en passant.