Quel bonheur ce fut de voir la veille de sa sortie (oui snobinarde avec ça) Main dans la Main.
Une fois encore, Valérie Donzelle parvient à marier esprit pop et poésie, humour et subtilité, émotion et dérision.
Bien sûr, comme l'ont fait remarquer certains, la réalisatrice déclare tout le long du film son amour pour Jérémie Elkaïm. Le filmant avec passion, elle le rend à la fois fort et tendre, et comme
l'a si joliment dit une amie, « beau comme un dessert ».
Il y a du burlesque dans le film, et le rire vient en cascades, avec notamment les courses-poursuites dans les austères escaliers de l'opéra ou la cour que le vieux ministre fait sans jamais se
décourager à la très froide Marchal. La raideur des snobinardes parisiennes est poussée à l'extrême et les passages en province frisent parfois la caricature, notamment dans la garde-robe et la
déco oscillant entre Les Deschien et Striptease. Il y a des gags qui manquent de subtilité, comme le talon aiguille qui transperce un pied.
Mais comme le souligne l'enchantement qui lie les incompatibles Hélène Marchal et Joachim Fox, Valérie Donzelli est la reine des contes (après s'être auto-proclamée la reine des pommes),
l'exagération nourrit la fantaisie, jusque dans la scène finale.
Elle ne boude ni son désir, ni son plaisir et s'amuse avec les situations. Ainsi fait-elle traverser, dans une scène digne d'une publicité pour parfums, la Seine à Valérie Lermercier drapée dans
un drap...et dans sa dignité puisqu'elle a refusé de se compromettre auprès du nouveau ministre de la culture...
Et dans cette explosion, dans cette succession de feux d'artifices, elle glisse beaucoup d'émotions.
La gorge se serre voire se noue lorsque l'amie parasite/le double inséparable de Marchal interprétée avec beaucoup de finesse par Béatrice de Staël révèle son état ou évoque le trouple, comme
seule possibilité pour les couples qui n'arrivent pas à se séparer.
Imparable aussi la réplique de Joachim quand il confesse à Hélène que l 'aider elle lui fait du bien à lui et que sa générosité a aussi une dimension égoïste.
Enfin je ne me suis toujours pas remise de la phrase :
« Il y a un décalage entre les vies qu'on fantasme et celles qui nous conviennent ».
Une évidence déconcertante.
Évident aussi était le choix de tartes façon cupcakes et des madeleines de Commercy pour évoquer ce film ici puisque les séquences en province se passent à Commercy (et bien sûr, tout comme je le
ferais à leur place, les Parisiennes s'arrêtent dans une boutique dédiée à la spécialité locale) et qu'une soirée parisienne dégénère en bataille (dé)rangée de tartelettes aux teintes
acidulées...
Pour les madeleines, j'ai pioché sur le blog
http://www.lacuisinedebernard.com/2010/02/les-madeleines-de-commercy.html
Pour la ganache au yuzu
je me suis inspirée de cette recette
http://florenceetsesloulous.unblog.fr/2011/11/07/les-macarons-toute-premiere-fois/
Et au final ça a donné des mini-tartes à la fois acidulées et pop'
En tutu ou en nu sous votre tablier, êtes-vous prêts à commencer cette chorégraphie pour 4 mains au-dessus du piano ?
-2 oeufs
-1 jaune d'oeuf
-120g de farine
-100g de sucre
--75 g de beurre demi-sel
-Jus d'une orange sanguine
-une demi cuillerée à café de levure chimique
-Zestes d'une orange sanguine
Battre les œufs et le jaune ainsi que les zestes avec le sucre. Une fois l'appareil légèrement blanchi, ajouter la levure puis la farine en 3 fois. Enfin ajouter le beurre fondu.
Mettre la préparation au frigo 2h puis verser dans des moules. Faire cuire une quinzaine de minutes dans un four préchauffé à 190°C.
Pour la ganache au yuzu
33 cl. De crème fleurette
160 g. de chocolat blanc à cuisiner
1 pincée d'agar-agar
1 c. à café de poudre de Yuzu (achetée auprès de Nature sur le salon des Saveurs, et depuis faut que je me retienne de m'en faire un rail, tant j'aime la saveur de cette poudre)
Pour la déco
Vermicelles colorées au chocolat
Perles digestives indiennes à l'anis, cumin, fenouil achetées chez Vélan dans le passage Brady
Faire bouillir la crème mélangée à l'agar-agar. Verser sur le chocolat coupé en morceaux et saupoudré de yuzu. Remuer jusqu'à avoir une texture fluide.
Verser sur les bases de madeleines refroidies, parsemer de perles/et ou de vermicelles puis bloquer au froid quelques heures avant de démouler .
A déguster en écoutant Jacno et Ely et/ou en feuilletant
le journal de bord du tournage pour mettre vos pas dans leurs pas.
Je profite de ce post pour remercier tous ceux qui m'ont tendu la main en 2012 pour me hisser en dehors de gouffres, m'excuser de parfois avoir repoussé des mains et vous souhaiter à toutes et
tous d'avancer sur vos chemins éclairés par la présence de ceux dont les mains vous font du bien...