L’énorme gabegie de l’Etat: 120 milliards par an au bas mot

Publié le 09 janvier 2013 par Eldon

Dans son n°814 de fin novembre 2012, le magazine « Marianne » a consacré tout un dossier au grand gaspillage financier dont sont responsables l’Etat et les collectivités territoriales mais aussi le secteur privé, loin d’être le dernier, loin s’en faut, contrairement au mythe de l’efficacité financière dont il jouit.

Au moment où la crise frappe aveuglément et précarise à tout va, où le nombre de pauvres dépasse les 8 millions et celui des chômeurs atteint les 9 millions, il serait temps de remédier rapidement à cette gabegie avant de procéder à des énièmes prélèvements sous quelque subtilité que ce soit- on en est à près de 65 milliards de prélèvements supplémentaires en trois ans.

Mais ça suppose un effort, non pas des petits français moyens, mais des autres. Et ça, voyez-vous, ce sont des sacrifices très très très durs à faire passer.

1° L’Etat

- France-télévisions: 5 chaînes, 10 400 employés, un cadre pour 1,5 journaliste, obligation de commander des fictions et des oeuvres cinématographiques à des producteurs extérieurs, une quarantaine (loi Tasca, coût: 470 millions d’euros), obligation même de racheter les droits des programmes financés pour pouvoir les reprogrammer.

- Chaînes télé Public Sénat et LCP: leur fusion permettrait d’économiser 5 millions d’euros par an

- Hadopi: un gouffre financier inutile. 9 millions d’euros de budget en 2012 (12 en 2010 et 10,9 en 2011), 60 permanents pour un résultat nul, jugez-en: que 3 millions d’adresses IP identifiées sur plus de 25 millions, 1,1 millions de mails de « niveau 1″ , 340 mails de « niveau 2″, 14 dossiers transmis à la justice, 1 seule condamnation. Montant du loyer: 480 000 euros annuels.

- le Philharmonique de Paris: un projet pharaonique, décidé par les élites parisiennes alors que Paris compte déjà de nombreuses salles dont beaucoup ont été refaites à neuf dernièrement: ‘Pleyel, Théâtre des Camps-Elysées, Chatelêt, Grand Auditorium de Radio France,… Coût: 336 millions d’euros. Budget: 50 millions d’euros par an

- Outre-mer: des niches à en veux-tu, en voilà. Jacques Séguéla a même appelé son voilier « Merci Béré », ça veut tout dire. 1,23 milliards d’euros de niches  en 2010. Pour 1 euro investit, l’Etat rembourse…1,10 euros. Pas mal, non? D’autant que des Hôtels se construisent alors que le nombre de touristes diminue…

-Les commissions: 668 commissions (Commission sur l’addiction, le Casoc – 184 384 euros de budget en 2012 dont 15 700  dépensés en frais de bouche…-,…). Plusieurs centaines de millions d’euros à économiser.

- Armée: Le nombre de soldats diminue mais pas celui de la masse salariale qui entre 2009 et 2011 a augmenté de plus de 1 milliard d’euros, en raison de l’augmentation incessante des hauts gradés. Economie réalisable: 2, 1 milliards d’euros.

- Les Agences publiques: 1244 agences publiques qui emploient plus de 440 000 salariés et dont beaucoup ne servent à rien et/ou font doublon avec d’autres. De plus, depuis 5 ans, le coût du fonctionnement des agences d’État augmente de 3 % tous ans environ. La rémunération moyenne d’un dirigeant d’agence est de 122 866 euros par an. Les agences bénéficient du « hors plafond » au niveau des effectifs, non fonctionnaires. Coût: 50 milliards d’euros par an selon l’Inspection Générale des Finances (Les Echos)

- Le Partenariat Public Privé, où en général  les investissements sont publics mais les bénéfices privés. 41 milliards investis depuis 2004 dont 6 rien qu’en 2011. Des bons coups entre amis à foison. Les exemples de gabegie ne manquent pas. Le musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée de Marseille:30 millions pour la construction, 26,7 millions de charges financières, maintenance: 34 millions par an! Le Célèbre Hôpital à Corbeil Essonnes: 46 millions par an de loyer, 150 millions réclamés par Eiffage, le « partenaire privé », pour les modifications de projet en cours de construction, 27 000 de facture d’Eiffage pour… deux fenêtres.

Citons aussi « le Pentagone français » et la Cité judiciaire à Paris, deux contrats juteux pour Bouygues: près de 1,2 milliards d’euros de chiffres d’affaires garantis par l’Etat. Mais pour quelle utilité?

Bref, des milliards d’euros à économiser tant au niveau de la construction des projets que de leur maintenance en cours d’existence dans « ce partenariat ».

- Les Universités: seuls 47,5% des étudiants passent en 2ème année, 30% redoublent, 16,5 se réorientent et 6% arrêtent leurs études. Le Plan « Réussir en Licence » (Master 1) doté de 730 millions d’euros est un échec patent. 40 à 50% des facs sont en faillite virtuelle depuis leur autonomie. Impréparation des étudiants, indécision quant à leur avenir professionnel, manque de sélection minimale, des filières courtes (BTS,IUT) destinées à l’origine aux « bac pros » mais phagocytés par les bacs « généralistes », des concours administratifs présentés par des sur-diplômés (des bacs + 3 à Bac+5 se présentent à des concours de niveau bac ou même inférieur)… Rien n’a été fait pour absorber les 80% de réussite  au bac ou remédier au chômage des jeunes.

-L’argent de poche des parlementaires: la dolce vita. 71, 8 millions d’euros par an, entre 1 400 et 200 000 euros d’enrichissement personnel par député grâce à l’IRFM. 48 millions par an de prime de nuit pour les fonctionnaires qui travaillent la nuit, prime de chauffage aux fonctionnaires du Sénat (plus de 4000 euros par an )

Les éoliennes: Entre 1,7 et 2,1 milliards d’euros de surcoût par rapport à des moyens conventionnels de production d’électricité pour un résultat à ce jour plus que mitigé. N’est-on pas allé trop vite?

- Le subventions absurdes: La carte Musique: 25 millions d’euros. La mairie de Paris et le PSG: 1 150 000 euros par an. Fondations politiques: 3,6 millions d’euros. Musée d’art contemporain du Val de Marne: 276 000 euros (soit 100 euros… par visiteur), Amicale des personnels du collège de la Vallée du Lys (en Loire Atlantique): 100 euros (!?!)

- Diplomatie: avec 156 ambassades, La France possède le plus grand réseau diplomatique au Monde après les Etats-Unis et devant la Russie. Pour quelle efficacité? 3 ambassadeurs en Autriche, est-ce vraiment indispensable? Tout comme au Vanuatu, au Salvador, au Kirghzistan et même à … Paris, auprès de l’OCDE. 10 consulats aux Etats-Unis, est-ce vraiment  indispensable? Un parc immobilier de plus de 4,5 milliards d’euros, 250 millions  d’euros de coût par an.

- La Légion d’honneur: L’Etat verse chaque année 23 millions d’euros à la Chancellerie de la Légion d’honneur pour la distribution des médailles. Quand on sait qui les reçoit,…

- Sciences-Po: 63,5 millions d’euros de subventions pour cet ovni (privé, public?), dont l’ancien PDG s’était vu accorder un salaire annuel de plus de 500 000 euros par an par le conseil d’administration et dont la subvention a été augmentée de plus de 33% de 2005 à 2011. Le Conseil Constitutionnel a sévèrement épinglé cette honorable institution (de 2005 à 2010, les primes et indemnité ont augmenté de 181%,  celles des cadres dirigeants de 158%…). La désignation de son ancien président Sieur Descoings avait donné lieu à l’automne à une calamiteuse et honteuse guerre des égos.

- Fabius et le Musée d’Orsay: Le ministre des affaires étrangères a fait débourser à son ministère 85 000 euros pour exposer des toiles dans son ministère. C’est bien Laurent, c’est bien.

2° Les Régions

- L’île Seguin: on en est à 150 millions d’euros dépensés pour son aménagement et toujours rien

- Les assemblées consultatives:  dans chaque région, il existe des assemblées consultatives qui donnent des avis pour « éclairer » et soutenir le travail des élus. En Aquitaine, elle comprend 119 conseillers, 128 en Ile de France, 69 en Franche-Comté et ainsi de suite. Salaire Indemnité: 16 075 euros par tête de pipe par an (que 10 700 en 2002…); Coût total: 50 millions d’euros par an… pour rien.

- Notre-Dame-des-Landes: 556 millions d’euros alors que l’aéroport de Genève, plus petit que celui de Nantes, arrive très bien à s’en tirer avec bien plus de trafic.

-La course au classement « Patrimoine de l’Unesco »: les comités se multiplient pour ce sésame honorifique et phallique. Coût pour l’Etat: 10 millions d’euros par an.

3° Le Privé

- les fondations d’entreprises: en raison des dons fortement défiscalisés, l’Etat perd entre 400 et 800 millions d’euros par an.

- les intermittents du spectacle (Gérard, si tu nous lis…): Grâce au régime des intermittents, détourné de sa fonction d’origine de solidarité, chaînes de télévision et producteurs font peser sur l’assurance chômage une part des rémunérations de leurs employés réguliers.  Coût: 1 milliard d’euros par an au bas mot.

- Médicaments génériques: Anglais et Allemands en consomment deux fois plus et se portent pas plus mal pour autant. Coût: entre 1 et 3 milliards d’euros par an

- Les exonérations de charges: elles créent des effets d’aubaine qui s’avèrent vite inefficaces. Coût: près de 30 milliards d’euros par an…

- Fraude fiscale: environ 50 milliards d’euros par an, dont 11 rien qu’en arnaques à la TVA

- Fraude Sociale: environ 20 milliards d’euros par an.

-Arrêts maladie: 12,5 % sont jugés injustifiés dans leur durée. Coût: 800 millions d’euros par an

Etc, etc, etc, …

Faites le compte, et il en manque tellement. 120 milliards de gabegie au bas mot. Par an. Et on nous demande de nous serrer la ceinture et de baisser notre pantalon en même temps…

 A voir également:

- la Convention fiscale hallucinante entre la France et le Quatar sur les exonérations dont bénéficie ce pauvre pays

- la gabegie des associations: Le “Jaune des associations” reprend toutes les subventions accordées par les ministères aux associations. En 2010, 1,5 milliard d’euros a été alloué aux associations soit un augmentation des subventions de 21% par rapport à 2009!Le plus incroyable est que 0,01% des assoc touchaient à elles seules 55% des subventions publiques et que l’on retrouve parmi celles-ci des associations invraisemblables, fantaisistes telle que que la KJPF pour la promotion de la langue “peuhl” à Mantes-la-Jolie qui reçoit chaque année près 4000 euros de l’État. Ces types de dépenses ne sont pas supportables. Il faut revoir l’ensemble des subventions d’État aux associations.

-le parc immobilier de l’Etat: l’Etat les vend comme les autoroute au lieu de les louer…(en particulier au Quatar…). Selon une enquête de Benjamin Gans (INRIA) et de Thomas Dudouet (Data Publica), qui se sont basés sur les «open data» publiés par le gouvernement sur data.gouv.fr, le patrimoine immobilier de l’Etat représente plus de 25.000 propriétés en France mais aussi à l’étranger. Bunkers, garages, terrains variés, ambassades, bureaux : cette manne représenterait une manne de 60.5 milliards d’euros détenue par les administrations, voire de 107.5 milliards d’euros à en croire un rapport de l’Assemblée Nationale, qui inclut les 47 milliards appartenant aux 584 opérateurs de l’Etat. Or, d’ici 2014, l’Etat compte vendre 1.870 biens pour une somme approximative de 2.2 milliards d’euros, un peu partout dans l’Hexagone et même Outre-mer. Parmi ces biens : le Quartier Général du XIème Corps d’Armée à Nantes (Loire-Atlantique) , le château médiéval de Bridoire à Ribagnac (Dordogne), le phare de Beuzec-Conq à Concarneau (Finistère), Le fort de Charlemont à Givet (Ardennes)…(Source)

- Gabegie de l’Etat suite à la tempête Xynthia: Plus de deux ans après la tempête Xynthia, la Cour des comptes épingle le « caractère précipité » des rachats par l’État d’habitations dans les zones classées les plus dangereuses, ce qui a entraîné des dépenses « redondantes et inutiles ». « Le caractère précipité des premières décisions a entraîné de lourdes conséquences avec des approximations, des compromis, voire des transgressions de la réglementation et au bout du compte des dépenses se révélant redondantes et inutiles », affirment les magistrats dans un rapport sur les « enseignements des inondations de 2010 » sur le littoral atlantique et dans le Var.



 En Vendée, 701 maisons ont ainsi été rachetées par l’État pour 151,5 millions d’euros, la somme la plus élevée (831 000 euros) ayant été versée pour une résidence secondaire. En Charente-Maritime, 458 biens on fait l’objet d’un accord de vente pour un coût total de 141,8 millions d’euros. Exemples à l’appui, le rapport dénonce en particulier l’acquisition de maisons situées hors des zones d’expropriation, qui a coûté à l’Etat 84 millions (50 M€ en Vendée et 34 M€ en Charente-Maritime).(Source)

- les élus répondent aux attaques de gabegie: l’Est Eclair