Voici maintenant plus de deux mois que nous vous avons adressé une proposition pour l'achat de Yahoo! avec une prime de 62% par rapport au cours de l'action à la clôture du 31 janvier 2008, la veille de notre annonce. Une offre généreuse pour jeter les bases d'une transaction rapide et amicale. Or on peut tout dire de ces deux derniers mois, sauf que les choses ont été rapides.
En dépit de quelques interactions limitées entre nos deux sociétés pendant ce laps de temps, aucune négociation n'a véritablement eu lieu pour finaliser l'accord. Nous comprenons que vous ayez tenté d'évaluer d'autres solutions, mais n'avons eu aucune indication que des représentants de Yahoo! aient été autorisés pour négocier avec Microsoft. Ceci bien que notre proposition soit la seule option qui valorise à leur pleine et juste valeur les actions de vos actionnaires, en donnant à chacun une voix sur l'avenir de l'entreprise et en offrant une alternative de choix aux créateurs de contenu, aux annonceurs et aux utilisateurs.
Or pendant ces deux mois d'inactivité, Internet a poursuivi sa course, les marchés et les conditions économiques globales se sont considérablement affaiblis, tant d'un point de vue général que pour certains pure players de l'Internet en particulier. Dans un même temps, les indicateurs suggèrent que les parts de marché de Yahoo! ont décliné tant dans la recherche qu'en nombre de pages vues. En outre, vous avez adopté de nouveaux plans internes qui rendent toute prise de contrôle plus coûteuse.
En tout état de cause, la prime de 62% que nous vous avons offert en janvier revêt encore plus d'importance aujourd'hui. Nous pensons d'ailleurs que la majorité de vos actionnaires partagent cette opinion, y compris au vu des perspectives de développement que vous avez rendues publiques.
Compte tenu de ces évolutions, nous croyons donc que le moment est venu de mandater nos équipes respectives pour qu'elles s'assoient autour d'une table et négocient un accord définitif sur la fusion de nos entreprises, susceptible à la fois de donner davantage de valeur à nos actionnaires respectifs, et de créer une nouvelle entité plus efficace et plus compétitive pour fournir de meilleurs services à nos clients. Si aucun accord n'est conclu dans les trois semaines à venir, nous nous verrons contraints de dialoguer directement avec vos actionnaires, en lançant notamment une bataille de procuration pour élire un nouveau Conseil d'administration de Yahoo! Notre prime initiale de 62% souhaitait anticiper une transaction amicale avec vous. Mais si nous sommes forcés de nous adresser directement à vos actionnaires, cette situation aura des conséquences indésirables sur la valeur de votre entreprise, ce qui, de notre point de vue, impactera négativement les termes de notre proposition.
Il est regrettable que vous ayez choisi de ne pas commencer à négocier sérieusement avec nous, et que vous n'ayez pas dûment pris en considération une transaction extrêmement avantageuse tant pour vos actionnaires que pour vos employés. Nous pensons que vous ne pouvez pas vous permettre de manquer cette occasion.C'est clair, non ?