Comment présenteriez-vous Alpha Tiger aux personnes qui ne vous connaissent pas ? Peter Langforth (guitare, choeur) : Nous avons commencé en 2007 sous le nom de Satin Black. Aux début, j’étais le chanteur et nous faisions des reprises de Metallica, comme la plupart des jeunes groupes du genre. Puis, très vite, nous avons commencé à composer nos propres morceaux. En 2009, notre chanteur actuel, Stephan, a rejoint la formation et nous avons changé notre nom en Alpha Tiger. Comme certains peuvent le penser, nous n’avons jamais été un groupe de thrash metal. Nous avons toujours eu des influences très variées, et le thrah en fait parti. En 2011, nous avons signé un contrat avec le label Sonic Attack pour réaliser notre premier album (ndlr : sous le nom d’Alpha Tiger car, il existe deux albums sous le nom de Satin Black) : « Man Or Machine ». Nous avons joué dans de gros festivals puis, il y a quelques mois, Century Media nous a proposé un contrat. Nous jouons un certain type de speed metal avec diverses influences. Il y a pas mal de variétés dans nos chansons. Par exemple, un titre speed peut incorporer un break acoustique ou une ballade peut finir sur une cavalcade de riffs effrénés. Nos morceaux sont complexes mais accrocheurs. Il y a beaucoup de mélodie et, de temps en temps, quelques passages thrash metal.
Avez-vous de bons souvenirs de votre performance lors de l’édition 2012 du Hellfest ? Jouer au Hellfest a été quelque chose d’incroyable ! C’était une super expérience, le fait de côtoyer tous ces groupes fabuleux et de pouvoir parler avec certains d’entre eux en backstage. Le Hellfest est un festival unique car il y a un design particulier avec toutes ces constructions rouillées et ces sculptures. On avait l’impression d’être sur le plateau de tournage d'un Mad Max ! Les gens nous ont très bien accueillis et nous espérons vraiment pouvoir revenir jouer en France un de ces jours !
Quel le souvenir qui vous a le plus marqué lors de l’enregistrement de « Beneath The Surface » à Berlin ? De quelle façon avez-vous procédé pour la composition et l’enregistrement de ce disque ? Nous avons utilisé le même studio que pour l’enregistrement de « Man Or Machine », en 2011, mais nous avons changé d’ingénieur du son pour ce second disque. Nous voulions avoir un son différent du premier et, en même temps, nous ne souhaitions pas sonner trop rétro, trop "nostalgique" et trop moderne. Il fallait trouver le bon équilibre. Nous essayons toujours de nous améliorer. Quand nous sommes en studio, nous n’avons malheureusement pas le temps de faire la fête. Nous travaillons de 8h du matin jusqu'à 22h, et parfois encore plus tard. Mais, néanmoins, nous avons quelques bons souvenirs. Par exemple, quand nous étions à Berlin, il y a avait des matchs de la coupe d’Europe. Nous allions donc tous les soirs au pub pour voir les retransmissions télévisées. Puis, nous avons eu la visite de nos amis de Space Chaser qui ont participé au refrain de « We Came The Gutter ».
Est-ce qu’il y a un concept qui se cache derrière ce disque ? Sinon, en général, quelles sont vos sources d’inspiration ? Il n’y a pas de thème directeur dans nos chansons donc on ne peut pas parler d’un concept album. Mais, des titres comme « Beneath The Surface », « Enden Lies In Ruins » et « We Came From The Gutter » parlent de toutes de choses qui déconnent dans ce monde, que ce soit l’argent, la corruption ou l’avidité. J’écris sur toutes les thèmes qui me paraissent importants dans ma vie. Mais, il n’y a pas que des titres sur des thèses conspirationnistes, il y a également des chansons sur l’amour, le désir (« Crescent Moon »), la perte d’un être cher (« Waiting For A Sign »), la réincarnation (« Rain ») ou la découverte de soi-même (« Along The Rising Sun »). Ces chansons représentent beaucoup pour moi. Ce n’est pas un problème de trouver des sujets sur lesquels écrire car il se passe tant de choses dans le monde et dans ma vie. La partie la plus difficile est d’adapter les instrumentaux aux paroles.
Quelle importance attaches-tu au son des années 80 ? Quand j’ai commencé à jouer de la guitare, mon influence principale était Metallica puis, progressivement, je me suis intéressé à d’autres groupes comme Iced Earth, Helloween et Manowar. Puis, la première fois que j’ai écouté Fates Warning, Riot, Queensrÿche et Crimson Glory, j’ai su que je voulais aller dans cette direction. J’aime le feeling particulier qui se détache de ces disques et le haut niveau d’exigence en termes d’écriture. Ces groupes sont vraiment importants par rapport à la direction musicale que l’on a choisie. Mais, nous essayons, néanmoins, de nous ouvrir à de plus en plus à d'autres sources d’inspiration, comme Queen, Rush ou Dire Straits.
Pouvez-vous nous parler de la tournée que vous avez effectuée avec W.A.S.P. ? Que va-t-il se passer pour Alpha Tiger en 2013 ? Nous avons tourné avec W.A.S.P. il y a de cela quelques semaines et c’était génial. Chaque soir, nous avons joué devant environ 1 000 personnes et nous avons eu de très bons retours. Ce n’était pas toujours facile mais ce fût une très bonne expérience pour nous. Ce mois-ci, notre album, « Beneath The Surface », va sortir et nous allons donner un certain nombre de concerts en Allemagne pour promouvoir ce nouveau disque. En avril, nous prévoyons d’organiser une mini-tournée puis nous allons jouer dans de grands festivals cet été, comme Bang Your Head ou Wacken. Je crois que cette année va être très intense ! Sinon, j’espère vraiment que nous allons pouvoir jouer dans plusieurs pays étrangers, comme l’Angleterre, la France, l’Italie ou l’Espagne afin qu’Alpha Tiger soit plus populaire en Europe.
Propos recueillis par Laurent Gilot
Photos : Mike Auerbach
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Alpha Tiger, Beneath The Surface (Century Media-EMI)
Sortie le 28 janvier 2013
www.alphatiger.de
Alpha Tiger, Karma/Along The Rising Sun/Queen Of The Reich, Live 2012