Nos maisons nous rendent malades

Publié le 08 janvier 2013 par Kafando @KAFANDORAPHAEL

Lorsque qu’on parle de pollution, la plupart des personnes pensent à l’air extérieur : gaz d’échappements des voitures et rejets industriels. Pourtant, dans les maisons, au bureau et dans les transports en communs, bon nombre de polluants sont présents. Les produits ménagers de nos foyers, la pollution atmosphérique et la climatisation sont autant de sources qui rendent l’air intérieur dangereux. Les gens passent en moyenne 80% de leur temps dans des bâtiments ou des lieux fermés, que ce soit dans des logements, au travail, à l’école, dans les espaces de loisirs, les commerces ou les transports. Ce rapport est encore plus élevé pour les enfants, les malades et les personnes âgées, qui sont des populations à risque en matière sanitaire. Or il a été avancé que la pollution était 5 à 10 fois plus élevée à l’intérieur de nos maisons qu’à l’extérieur.
Plus redoutable que la pollution atmosphérique extérieure tant décriée, l’ennemi se trouverait dans nos murs. Depuis la crise de l’énergie, les constructeurs ont renforcé l’isolation au détriment de la ventilation. Des matériaux nouveaux sont apparus sur le marché. Deux phénomènes qui participent également à la pollution. Résultat : un intérieur particulièrement pollué.
Les polluants qui peuvent affecter la qualité de l’air intérieur de nos maisons sont très divers, qu’ils soient de nature chimique (COV ou Composés Organiques Volatils), biologiques ou particulaires. Les polluants chimiques sont émis par les matériaux de construction : bois traités, panneaux de particules ou bois agglomérés et contreplaqués dont les résines et colles contiennent du formaldéhyde, moquettes, peintures, isolants, solvants et colles, tissus d’ameublement, etc. Certains COV comme le formaldéhyde, le pentachlorophénol (fongicide), le lindane (insecticide), le toluène (solvant), éthers de glycol se retrouvent bien souvent en mélanges complexes et à de faibles concentrations dans l’air ambiant de nos maisons. A ces polluants il faut ajouter les gaz de combustion des chaudières à fuel et les matériaux fibreux tels que la laine de verre, la laine de roche et l’amiante.
L’air à l’intérieur des bâtiments peut avoir des effets sur le confort et la santé, depuis la simple gêne jusqu’à l’aggravation ou le développement de pathologies. Les pathologies peuvent être nombreuses. L’asthme, les rhinites, les allergies, le cancer, les infections pulmonaires, le saturnisme, les atteintes aux systèmes nerveux..., pour ne citer que ces maux. La plupart des polluants intérieurs ont été reconnus comme source d’aggravation de certaines pathologies, notamment pour les personnes sensibles ou fragiles. Pour d’autres, comme les champs électromagnétiques et les fibres de laine, les recherches sont en cours ou sont contradictoires.
Il est donc peut-être temps de revenir aux gestes simples de nos grands parents, c’est à dire vérifiez que les entrées d’air ne sont pas obstruées, ventilez et aérez régulièrement, lorsque vous bricolez, cuisinez, etc.
Par ailleurs il faudra peut-être revoir la réglementation sur la ventilation, notamment les passages entre les garages et les maisons, prévoir des fenêtres dans les salles de bain etc.

Raphaël KAFANDO