HESITATION DE L’AUBE.
Réveillée de sa torpeur
L’ombre – là-bas – piquetée mouchetée
De lumières bondissantes-
Fait tâche Ici -en
Pâles lambeaux
Elle lâche les bornes du mystère
En fécondant la ville
Un coin de mur luminescent
Entre un arc de
Branches nues –
A l’autre bout du carrefour –
Donne traces
D’un ange
Mais –
Fougueux et vorace éveil –
Celui-ci démarche l’impossible
Dans la bouche noire de l’horizon –
Il appelle les sirènes
Qui allument
Le silence ronronnant
Des fauves
Les cohortes des passants furtifs
Remuent l’obscur
Et voilà que
Des vagues de feux écumants
De plus en plus serrées
Se jettent sur les
Lèvres de
La ville
Instant vif
De cet océan incendié
Dans le moindre de ses courants-
Coquilles brillantes
Sur ses bords
Bientôt la pierre des murs
S’allume en son ventre
Entre les trouées
Bleuissantes
Du ciel
Et la chair du macadam
Vomit de la
Blancheur
Une petite étoile encore
Souligne un toit
Lointain
Tant d’anonymat
Qui se croise sans rencontres –
Sorti de ses rêves – relève
La clarté qui se lève
Dessinant ses
Couleurs
Lavé par l’aube
Le verbe a mûri et
Distingue la Marianne
Aux saluts chaleureux dans
Le gris du ciel
De Paris
Alain Minod