Une émission de France Culture
Comme nous le savons tous, la diversité biologique n’est pas une donnée figée et immuable. Elle est le fruit de durées qui nous paraissent comme incommensurables. C’est un ensemble éphémère d’êtres qui apparaissent, vivent et s’éteignent. Cette dynamique du vivant est animée par les énergies de la nature, génératrices de l’évolution et régulatrices de cette diversité sur le temps écologique. Cette biodiversité est à l’origine de ce l’on peut appeler des « services écosystémiques ». Ce sont aussi les supports de vie des sociétés humaines.
Une seule espèce, la nôtre, par son abondance et sa puissance, exerce une domestication des écosystèmes dont les excès conduisent à une crise totale. Cette dernière n’est pas seulement écologique mais aussi sociale, économique, morale et, bien sûr, politique. Pour ce rendez-vous de Continent Sciences nous posons la question de la légitimité d’un anthropocentrisme conquérant. Cela à travers des interrogations d’ordre éthique et philosophique sur les relations entre les humains et le tissu de la vie.
Avec le biologiste Jacques Blondel
L'archipel de la vie : essai sur la diversité biologique et une éthique de sa pratique
Il soulève la question de la légitimité d'un anthropocentrisme conquérant et aborde des questions d'ordre éthique et philosophique à propos des relations entre les humains et le tissu de la vie. En altérant profondément la diversité biologique actuelle, l'homme en modifie nécessairement les trajectoires et porte ainsi gravement atteinte à ce qui fonde le bien-être des sociétés humaines. Mais l'espoir n'est pas perdu et l'horizon n'est pas bouché si, conscient des responsabilités qui lui incombent, l'homme se décide avec courage et lucidité à construire un nouveau vivre-ensemble avec la nature.
Jacques Blondel
Buchet Chastel, 2012
Source : Franceculture