- que dix opérateurs de téléphonie sont assignés en justice pour clauses abusives. L'association Consommation, Logement et Cadre de vie s'insurge notamment contre la densité des conditions générales et le flou entourant les offres illimitées. Bien. Bon. Il semblerait que pour réagir à certains types d'information, le blanc matinal et le coude au zinc soient plus réalistes qu'aucune autre position. Car, madame l'association, ai-je envie de lui dire, madame l'association, je peux vous appeler madame, c'est justement que c'est pour ça que justement c’est ça, en fait. Si les conditions générales étaient écrites en plus gros et se résumaient à deux lignes, les gens les liraient, et pourraient protester, je signale et fais observer. Si les offres illimitées étaient claires, peu nombreuses, cohérentes, stables sans changer tout le temps, tout le monde pourrait les comprendre et peut-être même gagner de l'argent en prenant l'offre la plus adéquate. Oui, comme Sheila qui en avait une belle paire. De couettes. Oui, arf. Si on noie le poisson, c'est pour mieux le plumer, madame l'association, il faut regarder le monde tel qu'il est et je vous le dis, par certains aspects, il n'est pas très beau. Mais laissons la justice faire son travail. Une bonne petite phrase de politicien, ça aussi, ça réveille gaiement ! Et comprenons avec grand cœur ces opérateurs téléphoniques qui ne recherchent que le bien bon gros chiffres d'affaires de leur entreprise. Ceux qui décident se trompent parfois de stratégies mais rarement d'objectifs.
- que le 57ème ballon d'or a été décerné à Lionel Messi, pour la quatrième année consécutive, un record. Rendez vous compte, ma petite dame, qu'il a marqué 91 buts toutes compétitions confondues en 2012, un record également. Avant la réforme de 2010, l'absence de victoire de grands trophées de ses équipes de club ou nationale aurait empêché son élection, mais il y a eu la réforme. Vous voyez la subtilité de la nuance ? Vous mesurez l’influence du collectif sur l’individuel et des individualités sur le collectif. Ou pas. Là n'est pas le problème, de foot façon, ma bonne dame. Ni que vous aimiez ou n'aimiez pas le ballon rond, mon bon monsieur. Le problème, ce sont les dollars ou les euros, qataris ou russes, peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse, peu importe le drapeau pourvu qu’on ait le pèze. 2013, année du pèze, comme 2012 était l'année du flouze et comme tous les ans sont les années de l'argent. Il a une bonne tête, Lionel, il fait vendre, Lionel, il est bien lisse et bien propre, Lionel, on a même fait un dessin animé à sa gloire. La fédération internationale n'a pas la main mise sur le choix, mais elle peut se débrouiller pour expliquer les choses aux votants, aussi clairement que possible. Ceux qui décident se trompent parfois de stratégies mais rarement d'objectifs.
- que Air France lance une offre de billets à bas prix. Accoudés au bar, on se posera d'abord la question de savoir où est l'arnaque. On va nous proposer 58 destinations avec des billets simples à partir de 49 euros TTC. Cette expression magnifique, à partir de, peut vous conduire vers des contrées dangereuses, je parle ici de régions hostiles pour vos bourses, mon petit monsieur. Ce sont des offres avec options, précise-t-on, ce qui sent déjà la possibilité de faire augmenter le prix. Et il ne faudra pas avoir de bagage, ce qui, pour une fois, favorise ceux qui n'ont pas fait d'études. Le jeu de mot, lui, est gratuit, car il est très vieux. Au final, l'offre sera 20 euros moins cher que le prix habituel, mais limitée, sans qu'on sache dans quelle limite, là aussi il y a subtile nuance. Lundi matin, le site Air France était déjà saturé. Des appels surtaxés, croyez-vous ? Et quel pourcentage de personnes auxquelles on a répondu qu'il n'y avait plus de billets low-cost ont pris des billets au prix standard ? Ce sont deux questions parmi d'autres. Dernière question : qu’attrape-t-on au jeu de l’attrape-couillon ? Ceux qui décident se trompent parfois de stratégies mais rarement d'objectifs.