L'Égypte a été surnommée le "Présent du Nil". Une fois par an, le fleuve déborde et dépose une couche de limon fertilisant sur la terre desséchée. Puis il reflue dans son lit, et bientôt tout le pays, à perte de vue, est couvert d'égyptologues.
(...)
Il y avait des Égyptiens plus malins que d'autres. Ceux-là inventèrent la
moustiquaire, l'astrologie et un calendrier qui ne marchait pas - de sorte que le jour de l'An finissait par tomber un 14 juillet.
Will CUPPY
Grandeur et décadence d'un peu tout le monde,
Paris, Editions Wombat, 2011
Après avoir, la semaine qui précédait, installé ses caméras dans la prestigieuse Galerie des Glaces du château de Versailles, La Grande Librairie, magazine littéraire proposé par François Busnel sur France 5, s'est transportée, le jeudi 20 décembre dernier, pour la quatrième année consécutive, dans un théâtre parisien. En l'occurrence cette fois sur la scène de la salle Favart, au Théâtre National de l'Opéra Comique,
où une douzaine de comédiens lurent des textes méconnus ou oubliés de différents auteurs classiques et contemporains.
Ce soir-là, entre Calaferte, Courteline, Dubillard, Eco, Jarry ou Prévert, j'eus l'agréable surprise de découvrir un écrivain humoriste américain, Will Cuppy, avec un extrait de ce qui est, semble-t-il, considéré comme son chef-d'oeuvre : Grandeur et décadence d'un peu tout le monde.
Certes conscient de vivre en marge de la littérature de mon époque, voilà bien des décennies que je ne lis pratiquement plus de romans contemporains, estimant qu'après Proust, fort peu valent la peine que je m'y attarde et préférant - là réside plus vraisemblablement la raison cardinale - des travaux de philosophie et d'histoire, uniquement pour ce qu'ils m'apportent sur le plan des idées et de la réflexion ... car, malheureusement, eux non plus ne sont pas toujours rédigés dans une langue impeccable ...
Pour l'heure, et malgré qu'il s'agissait d'une traduction de l'anglais d'Amérique, l'humour décalé du portrait de Lucrèce Borgia qu'avait choisi de nous lire Ariane Ascaride me plut.
Je cherchai tout de go à débusquer d'autres extraits sur le Net. Et trouvai, notamment, les savoureux passages proposés ce matin dans mon exergue. Notoire exception, j'ai commandé l'ouvrage.
Deux raisons m'ont incité, amis visiteurs, à vous offrir semblable clin d'oeil en ce début d'année 2013, avant d'officiellement reprendre ensemble le chemin de l'ancien palais des Rois de France.
La première, c'est qu'en évoquant le jour de l'An qui advenait effectivement pour les Égyptiens d'alors à la mi-juillet, quand les crues du Nil annonciatrices de subsistance future s'emparaient goulûment des terres à cultiver, l'auteur me permet, non seulement, de vous remercier toutes et tous pour m'avoir avec autant d'aménité adressé vos voeux - ici, par courriels personnels ou cartes virtuelles -, mais aussi de vous présenter - ou réitérer, pour la majorité d'entre vous - mes propres souhaits pour 2013 : puissent les 358 jours qui s'annoncent - car 7 sont déjà consommés ! - combler l'intégralité de vos attentes, des plus nécessaires aux plus contingentes.
La seconde raison réside dans le fait qu'après s'être appuyé sur le tellement ressassé apophtegme d'Hérodote déclarant que l'Égypte constituait un don du Nil, l'écrivain humoriste américain, se jouant avec habileté de toute logique sémantique, détourne tout bonnement notre attention vers les égyptologues contemporains ; savants sans lesquels, après Champollion, nous ne serions pas à même de connaître le tiers du quart de la moitié de cette grande civilisation ; partant, sans lesquels je ne vous aurais jamais invités à m'accompagner au Département des Antiquités égyptiennes du Musée du Louvre, au sein du parcours thématique qui, précisément, dans trois de ses cinq premières salles, aborde le thème de l'alimentation.
Souvenez-vous, dès la salle 3 dans laquelle nous sommes entrés le mardi 29 avril 2008, nous avons fait connaissance avec le Nil, ses embarcations, ses poissons, ses batraciens et ses canards, ses crocodiles et ses hippopotames ... pour terminer, le 30 août, par un long texte hymnique qui lui était entièrement dédié.
En rapport évidemment avec ce fleuve nourricier dont les Égyptiens attendaient tant à l'époque, la salle 4 nous permit, entre autres, de croiser des porteuses d'offrandes alimentaires, de détailler des scènes d'agriculture parmi les fragments peints de la chapelle d'Ounsou, de comprendre le régime juridique des terres, d'assister aux vendanges et à l'élaboration du vin, de faire connaissance avec les outils agricoles, de rencontrer des bovidés, etc.
Dans la salle 5 que nous explorons en détail maintenant depuis déjà le 8 septembre 2009, l'élevage fut au centre de nos préoccupations, mais également la chasse, la pêche, la capture de volatiles aquatiques ; sans évidemment oublier les instruments nécessaires à toutes ces activités ...
Enfin, Metchetchi vint qui monopolisa notre attention jusqu'en décembre dernier en nous offrant l'opportunité d'approfondir un nombre considérables de nos connaissances.
Et maintenant, seriez-vous en droit de me demander, que pourrait bien encore nous réserver cette salle 5 ?
Tant et tant de choses qu'il me tarde de vous retrouver le plus rapidement possible pour que nous puissions les découvrir au sein des cinq autres armoires vitrées qui, dans sa seconde moitié, n'attendent que notre venue.
Aussi, prenez déjà note que mardi prochain 15 janvier, c'est devant la première d'entre elles, la vitrine 5 encastrée dans le grand mur transversal, que je vous donne rendez-vous pour faire plus ample connaissance avec Tepemânkh, votre nouveau cicerone pour quelques semaines.
A mardi ?