Ce WE, je suis reste chez moi, dans mon clapier d Aix les Bains. Ce n est pas très grand, 19 m² , et je redoute de plus en plus d y rester, seul, trop longtemps. La semaine, passe encore de temps a autres. Je travaille tout de même (et si et si...) et ça m occupe. Mais un long we bien morne comme celui qui s annonce...
Ce vendredi soir, je me dis qu il fait que je fasse tout de même quelque chose. Pas de course, pas de reportage, pas le temps d aller voir ma famille trop loin, pas d invitation avant dimanche soir et pas de petite amie non plus a aimer. La loose comme on dit ...
Heureusement mes jambes sont en bon état de marche et j ai donc bien envie d en profiter. Dans cet hiver que je trouve déjà trop long ( mes bras ne me permettront pas de me mettre au ski cette année et du coup je n en profite guère pour le moment) l itinérance, les longues distances ou l esprit s envole, tout ce qui m attire et me plait dans le voyage et l aventure a pied, me manquent. D autant plus que je commence a préparer mon périple japonais ( de ce côté la les choses avancent pas trop mal. La souscription progresse aussi et j ai bon espoir de pouvoir entreprendre ce voyage). Alors finalement pourquoi ne pas profiter de ces deux jours d absolue solitude (ou presque) pour faire de longues balades de bon pas, penser et tenter de se remettre dans le bon sens au physique et au mental en ce début d année ?
Mon samedi sera donc occupé a une montée au Revard. Depuis Aix, c'est la Rando qui me vient le plus facilement a l'esprit tant elle est évidente. Bon, le début du parcours présente quelques longueurs sur une route pas très intéressante entre Aix et Mouxy, mais bon, on retrouve ensuite les chemins pour une montée longue et régulière vers le sommet. J'y vais tranquillement. Je n'ai guère accumulé les mètres dénivelés depuis mon retour du Népal et je n'ai de toutes façons pas envie d'aller bien vite. Juste un tempo, le mien, celui de "pélerin rapide" que j'affectionne car il me semble le plus adapté pour rêver, réfléchir et profiter tout de même de l'effort et du paysage.
Le chemin de la crémaillère, qui emprunte l'ancien parcours d'un train, est une longue montée régulière. Je ne rencontre presque personne. Juste un gentil (ben si...) chasseur et son chien qui m'indiquent (enfin le chasseur surtout) que le chemin est bien enneigé après le grand tunnel, aux alentours de 1200 mètres d'altitude. Je parcourrai donc les quelques 300 derniers mètres dans une neige assez profonde. Mais ce n'est pas désagréable, j'ai pris des bâtons et puis déjà, au cours de cette montée, j'ai déjà pu bien laisser vagabonder mon esprit sur cette nature hivernale, mieux pu poser les choses qui "encombrent" un peu mes pensées.
Le soleil m'accueille au Revard. Le panorama se résume un peu à une belle mer de nuage. Je m'accorde une petite pause déjeuner, au milieu des skieurs et des vacanciers venus chez admirer le panorama. J'ai presque l'impression d'être reparti en voyage.
Pourtant je repars par le même chemin. Le soleil s'est caché, il fait froid et je ne traîne pas trop. Je trottine pour atteindre la chapelle de la Fraternité, où je fais un détour. J'aime regarder le panorama et monter vers cette petite chapelle posée au milieu de la montagne. C'est un endroit où je ne reste jamais longtemps, mais j'y regarde le lac et me "pose" un instant, figeant mes pensées.
Ensuite, Aix les Bains n'est plus loin et je peux regagner mon clapier avant la nuit, après une belle balade et une bonne journée de marche. Il est temps de retravailler un peu pour faire avancer mes projets, tenter par exemple d'apprendre quelques rudiments de japonais et envoyer quelques emails. Mais je me sens relativement rasséréné, cette marche m'a fait du bien.
Le lendemain, cependant, je sens tout de même la fatigue du pélerin plus trop entraîné. 36 kilomètres et j'ai un peu mal aux jambes. Je me décide tardivement à aller faire un footing, puis le soir, je me rend à pied d'Aix à Chambéry, pour y prendre le train et aller chez mon ami Philippe Delachenal un peu plus loin.
Le parcours commence sur les rives du lac, là même où j'étais passé pour partir à Compostelle, là où aussi il m'arrive souvent de faire des footings. Le décor est cependant bien différent de celui de mon départ d'avril, les promeneurs sont très nombreux, le soleil commence à descendre. Je ne suis pas tout à fait dans les mêmes dispositions d'esprit.
Après le bout du lac, je suis la Leysse jusqu'à Chambéry, dans un décor périurbain. De belles cheminées d'usines se détachent dans le crépuscule. C'est presque glauque mais bon, j'aime bien aller ainsi "quelque par", d'un point à un autre. Et puis ces 24 kilomètres ne feront pas de mal à mon foncier, tout comme la sortie suivante, qui elle se fera en courant, dans la montagne enneigée avec mes amis Philippe et Jean-Paul.
En atteignant la gare de Chambéry, je me dis que j'ai réussi à bien vivre ce week-end au clapier, ou presque...
Au milieu de nulle part...enfin si le panneau le dit!
Mer de nuage sous le Revard
Au bord du lac, soleil d'hiver...
Sur la voie verte entre Aix et Chambéry, ma seule rencontre animalière...