Ne vous leurrez pas, la nouvelle du jour, que dis-je, de la semaine, du mois, voire de l’année, ce n’est ni la filtrage des publicités par la Freebox, ni la taxation à 75% des plus hauts revenus, ni l’exil fiscal de Depardieu, ni la crispation autour du mariage homosexuel, ni même le lent massacre du peuple syrien, non, la nouvelle du jour, c’est le 4ème ballon d’or de Lionel Messi.
D’un point de vue purement statistique, ce ballon d’or est amplement mérité. Avec un record de 91 buts toutes compétitions confondues sur une année civile (précédent record établi à 85 buts par Gerd Müller, ça ne nous rajeunit pas), trois champion’s league, cinq titres de champion d’Espagne, il mérite amplement cette récompense. Le petit Messi est bien le plus grand joueur de foot de l’année.
Oui, mais tous ces titres, notre ami Lionel ne les a pas récoltés tout seul. Ces buts marqués, il ne les a pas inscrits sur engagement, mais à l’issue de phases de jeu collectives, durant laquelle ses 10 coéquipiers ont, eux aussi, touché la balle. Du coup, on comprend un peu la réaction de Vikash Dhorasso, qui dans une récente tribune, s’offusque de cette récompense injuste: comment un sport collectif peut-il accepter des récompenses individuelles, pire, une seule récompense individuelle? Ou celle de Raymond Domenech, qui se demande pourquoi il n’y a pas plus de récompenses: une médaille pour les buteurs, mais aussi pour les gardiens, pour les défenseurs, pour les ailiers ou les milieux de terrain (sans oublier les entraîneurs, les soigneurs et les présidents…)?
Et puis récompenser Messi en 2009, c’était mérité. Recommencer en 2010, c’était bégayer. En 2011, c’était faire sans imagination. Eh quoi, en 2012, n’y a-t-il pas d’autres grands joueurs? Et notre Zlatan national supranational qatari parisien?
Oui Lionel Messi est un grand joueur. Mais en lui refourguant son 4e hochet en quatre années consécutives, le football montre qu’il traverse une terrible crise de manque d’imagination. Rendez-vous dans un an pour que Lionel se fasse Zlatanner dans les grandes largeurs.