On aime toutes les « films de filles », ces navets cinématographiques dégoulinant d’amour à l’eau de rose et de romantisme. Presque tout le temps, l’histoire finit bien. La fille tombe amoureuse du bon mec, et le connard s’en prend plein la tête. Avouez, on adore toutes ça. Moi j’assume à 100%. Les films de filles, ou les séries, c’est pire qu’une drogue pour moi. C’est devenu un mode de vie.
Au point que je me dis : nous sommes en 2013, les amis (bonne année à tous), et le prochain qui viendra souiller les draps de mon lit, ce sera l’homme de mes rêves. Fini les mecs tout juste potables que j’accueil à cuisse bras ouverts parce que je n’ai rien d’autres à me mettre sous la dent. Dorénavant, et cela fait partie de mes bonnes résolutions, je ne m’offrirais qu’à un homme qui me plait vraiment. Le seul problème, c’est que je sais d’ores et déjà que ça peut prendre longtemps. Parce que je suis difficile, je l’avoue.
Pour vous faire un exemple rapide et concret, il faudrait que cet homme soit beau (normal), grand (minimum 1m90), musclé, aux cheveux marrons ou noirs, aux yeux clairs (préférence pour le vert), avec un travail stable (mais intéressant aussi, donc exit les banquiers), et la trentaine (au minimum). Ah ! Et j’allais oublier le plus important : il doit être bien monté. Normal.
Mais souvent, comme ce weekend par exemple, je me suis rendue compte à quel point c’était malsain. De passer son temps à regarder des films de filles. Passer son temps enfermé chez soi, entourée de gâteaux, bonbons, coca, chocolats et cigarettes devant un écran de télé ou de PC, déjà, ce n’est pas très bon. Mais pire encore : lorsqu’on est célibataire, et que l’on rêve (comme moi), de rencontrer l’homme de sa vie à l’instar des histoires débordantes de gnangnantisme que l’on s’injecte quotidiennement à travers cet écran, c’est une façon d’aggraver sa dépression amoureuse.
Je vous explique : dans ces films, la fille rencontre toujours l’homme de sa vie dans la rue, dans un magasin, en soirée etc. Bref, dehors. Oui mesdames, ce n’est pas enfermée dans votre salon, très bien accompagnée certes de sucreries qui atterriront directement dans votre fessier que vous n’avez pas travaillé depuis belle lurette, qu’il vous arrivera quelque chose d’aussi fabuleux que votre héroïne du moment. Il faut donc se faire belle, se motiver un peu et sortir de son appartement pour que de belles choses nous arrivent. Au passage, je vous déconseille les rencontres en soirées genre bars/boîte. Un désastre. Et surtout, ne donnez pas votre numéro de téléphone. C’est l’une de mes autres résolutions. Croyez-moi et faites comme moi. Sinon vous risquez de tomber sur des psychopathes harceleurs et des imbéciles qui ne savent pas écrire.
Le problème, c’est que, ce weekend, j’étais dans mon salon, en train d’enchaîner les films cucul la praline, et je n’arrivais pas à m’arrêter. Pourtant, je me faisais cette réflexion dans ma tête. Bouge-toi Camille, sors de chez toi. L’homme de ta vie ne va certainement pas frapper à ta porte. Quand soudain… on frappa à ma porte. Non, je plaisante. Heureusement qu’il n’est pas venu d’ailleurs parce que je portais mon vieux pyjama ultra-pas-glamour et j’avais les cheveux gras. Bref. Le problème, donc, c’est que plus je regardais ces films à la con que j’affectionne tant, plus j’avais envie de continuer à en regarder. Et moins j’avais envie de sortir. J’ai passé mon dimanche entier à regarder ces histoires d’amour en espérant en vivre une similaire, et à ne voir personne d’autre que ma vieille voisine d’en face en train de lire un livre à la lueur de sa lampe de chevet pendant 3h sans bouger, à tel point que je pensais qu’elle était morte.
Ces films sont donc parfaits pour rêvasser un petit peu. Mais ils sont addictifs. On en regarde un, on veut que ça continue. Comme lorsque vous êtes plongé dans un bouquin passionnant, et qu’au moment où vous commencez à bien vous acclimater des prénoms de tous les personnages, l’histoire se termine. Et vous avez secrètement envie de tuer l’auteur pour ne pas avoir continué d’écrire son livre. Et vous priez pour retrouver un bouquin qui vous fera vibrer ainsi. Et ça donne TOUT sauf envie de sortir. Alors j’en conclue que ces films, ce sont vraiment de belles hypocrites. On nous fait comprendre qu’il faut se dandiner les fesses dans la rue pour trouver l’amour, mais on nous force à nous engraisser le popotin sur notre canapé en regardant ces absurdités. Et puis généralement ça nous fait complexer aussi. Jamais je ne danserais comme la fille dans Step Up, et jamais je n’aurai la silhouette d’Amanda Peet.
Bon, je vous laisse, je viens d’en télécharger un nouveau, et je n’ai qu’une hâte : sortir chercher l’amour le regarder.