Duflot le grand flop

Publié le 07 janvier 2013 par Despasperdus

Ce matin, Libération relate que :

« Un immeuble désaffecté du Xème arrondissement de Paris a été «réquisitionné» par Droit au logement (DAL) et Jeudi Noir qui demandent que le bâtiment, «utilisable immédiatement», retrouve un usage de logement. »

Alexis Corbière, conseiller de Paris du Parti de gauche revient sur une autre occupation de logement dans le 12ème arrondissement :

« Les propriétaires de ce lieu seraient la BNP Paribas et Natixis qui semblent n’avoir aucun projet précis concernant l’avenir de ce bâtiment qui se dégrade rapidement. C’est pourquoi ce bâtiment est, avec beaucoup d’autres, un des symboles d’un scandale public. Il existe à Paris, selon l’INSEE, près de 120 000 logements vides depuis au moins 2 ans. Cela représente 10 % des logements parisiens. Et il y en a 329 000 pour la Région Ile-de-France. Sans compter les bâtiments non répertoriés comme cette ancienne clinique du 12e. »

Les réquisitions de logements vides et inoccupés sont une nécessité pour celles et ceux qui sont en situation de mal logement. Le logement est un droit depuis 1946 qui n'est pas appliqué. La Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948 précise dans son article 25-1 que le droit au logement fait partie des droits sociaux :

« Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires.»

Or, d'après la fondation Abbé Pierre, la France compte 3, 6 millions de personnes mal-logées soit :

  • 685 116 personnes privées de domicile personnel ;
  • 2 778 000 personnes vivant dans des conditions de logement très difficiles ;
  • 172 847 personnes en situation d'occupation précaire;
  • 80 116 gens du voyage qui ne peuvent accéder à une place sur une aire aménagée.

A ces personnes, il faut ajouter plus de 5 millions personnes en situation de fragilité (copropriété en difficulté, locataires aux loyers impayés, situation de surpeuplement, et hébergement contraint).

AU TOTAL, PLUS DE 8 MILLIONS PERSONNES SONT EN SITUATION DE MAL-LOGEMENT.

IL Y A URGENCE !

Alors, que fait Cécile Duflot pour les SDF ?

A priori, pas grand chose.

Que les thuriféraires du social-libéralisme et les blogueurs de gouvernement ne s'offusquent pas.

Certes, relancer le logement social demande du temps.

Certes, les plus fragiles socialement paient les 10 années de droite.

Certes, rétorqueront les mêmes la réquisition par les pouvoirs publics est une procédure complexe...

Certes, le présent gouvernement a simplifié les procédures d'acquisition du foncier et alourdi les amendes aux propriétaires de logements inoccupés.

Mais, Duflot n'a rien fait pour simplifier et améliorer la procédure de réquisition des logements inoccupés. Faute de mieux, pendant que les SDF sont abandonnés à leur sort, Duflot promet ou fait des coups médiatiques...

De plus, ironie de l'histoire, il apparaît qu'en termes de réquisitions, le bilan de la ministre Duflot est nettement moins bon que celui de Chirac !

Mais le comble dans cette politique du logement, manifestement pas la hauteur de l'urgence sociale, est la niche fiscale Duflot. Quotidiennement, nous parviennent ce genre de mails :

« Effacez vos impots en 2013 avec la nouvelle loi Duflot »

Cette niche fiscale rappelle la loi Scellier, non ?

De plus, la loi n° 2012-1558 du 31 décembre 2012 de programmation des finances publiques pour les années 2012 à 2017, en son article 11 relatif aux crédits alloués aux missions du budget général de l'Etat pour l'égalité des territoires, le logement et la ville fixe le désengagement progressif de l'Etat. On n'ose imaginer ce qu'il en sera si les prévisions relatives à la croissance économique qu'elle détaille se révèlent trop optimistes...

L'actuel gouvernement compte plus sur l'initiative privée pour résoudre la crise du logement que sur l'action de l'Etat, comme sous Sarkozy et Fillon !

Bref, dans le domaine du logement, en particulier du logement pérenne d'urgence, le changement fait un flop !