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Tracklist:1.Long.Live.A$ap 4:50 (prod by Jim Jonsin, Rico Love, LORD FLACKO)
2.Goldie 3:14 (prod by Hit-Boy)
3.PMW feat. Schoolboy Q 3:55 (prod by T-Minus & Nikhil Seetharam)
4.LVL 3:40 (prod by Clams Casino)
5.Hell feat Santigold 3:52 (prod by Clams Casino)
6.Pain feat OverDoz 3:53 (prod by Soufien 3000)
7.Fuckin' Problems feat. Drake, 2 Chainz & Kendrick Lamar 3:57 (prod by 40 & Drake)
8.Wild for the Night feat. Skrillex 3:30 (prod by Skrillex)
9.One Train feat. Danny Brown, Joey Bada$$, Action Bronson, Yelawolf, Kendrick Lamar & Big K.R.I.T 6:12 (prod by Hit Boy)
10.Fashion Killa 3:56 (prod by Friendzone, Hector Delgado & LORD FLACKO)
11.Phoenix 3:54 (prod by Danger Mouse)
12.Suddenly 4:31 (prod by LORD FLACKO, Hector Delgado & Asap Ty Beats)
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Au titre de rappeur qui marquera au mieux le débuts des 2K10′s, ils sont deux à s’être détachés du peloton. Le premier, Kendrick Lamar, a sorti l’an dernier le meilleur album rap depuis des lustres confirmant ainsi tous les espoirs placés en lui. Le second, A$ap Rocky, espère en faire autant avec son premier vrai solo à lui aussi. Il faut dire qu’il a vite su susciter l’attente après sa mixtape super balèze Live.Love.A$apen 2011 et diverses apparitions qui lui ont conféré une notoriété montante. Et avec un contrat en or massif désormais (3 millions de dollars sur deux ans offert gracieusement par Sony), il a toutes les chances pour frapper un grand coup dans la fourmilière rap à son tour.
Vu ainsi, on pourrait facilement croire que le parcours du leader d’A$ap Mob ressemble à une promenade vers la gloire. Pourtant cette sortie événement a mis du temps à se dessiner. Tout d’abord prévu pour la rentrée 2012, l’album a longtemps été retardé (un putain de mal récurrent dans le hiphop, faut le reconnaître) pour tout un tas de raisons, notamment au niveau des droits de sampling. De fait, l’attente autour du disque s’est un peu estompé au fil des mois et des nouvelles sorties (Kendrick en tête), et les deux singles censés assurer la promotion n’ont pas réussi à raviver la flamme complètement. Deux titres pourtant bons, l’un porté par la production du nouveau golden boy des hits, le bien nommé Hit-Boy (Goldie), l’autre aidé par un casting all-star en feat (Fuckin’ Problems avec Drake, 2 Chainz et Kendrick Lamar) mais pas assez punchy pour assurer le buzz.
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A$ap Rocky – Fuckin’ Problems (feat. Drake, 2 Chainz & Kendrick Lamar)
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En même temps, on ne parle pas du mec le plus vif du monde, soyons clair. Et c’est aussi cette allure de glandeur qui nous a plu, donc n’allons pas cracher dans la soupe. D’ailleurs, on peut saluer cette prise de position fidèle à ses origines. A$ap a peut être signé en major, il n’a pas adopté un style différent et plus bankable pour autant. Preuve en est, rien qu’au niveau des crédits puisqu’il fait toujours confiance à ses producteurs fétiches. On retrouve donc Clams Casino, T-Minus, ASAP Ty Beats et même notre français du coin Soufien3000 pour une ambiance toujours aussi fumeuse, toujours aussi grosse basse et faible Bpm. Tout ce qui a fait son succès jusqu’ici en somme.
Mais il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark. Ce principal trait de son CV auparavant devient sa faiblesse ici. Comme si une étape de l’évolution que l’on pouvait s’imaginer n’avait pas été franchie. On a l’impression de réécouter Live.Love.A$ap mais en moins bien. Sans l’effet de surprise, sans la fraîcheur du jeune premier, sans grande imagination. L’album ne décolle pas vraiment, se tient debout mais ne remue pas. Deux tiers des titres n’ont pas grand intérêt sans être mauvais pour autant (PMW, LVL, Hell, Pain, Fashion Killa,..)
Ca manque cruellement d’ambition, d’un grain de folie qui nous ferait entrer de plein pied dans son monde. On reste sur le palier, on l’écoute, ou plutôt l’entend, mais de loin, sans vraiment prêter attention, juste par politesse. Un peu comme quand ta nana te parle de son nouveau vernis.
On regrette la non-prise de risque, tout est trop facile finalement. Pire, quand il esquisse un semblant d’originalité c’est la vautrade complète. On parle bien sûr ici du très vilain Wild for The Night en compagnie et produit par le non moins affreux Skrillex. Asap a beau essayé d’accélérer la cadence, on ne retient que ce moche refrain et cette instru toute naze. Le constat est donc sans appel.
Mais le tableau n’est pas si noir. Et l’album n’est même pas mauvais au final. Comme dit plus haut, ça s’écoute, ça fait bouger doucement la nuque et le type est bon au micro. Puis parfois, la sauce prend et on passe de bons moments. C’est le cas sur la surprenante introduction éponyme, sur le freestyle des copains (1 Train) produit par ce diable de Hit-Boy et qui regroupe presque tout ce qui se fait de mieux dans la new generation MC’s (Danny Brown, Kendrick, Joey Bada$$, Action Bronson, Big K.R.I.T), avec Phoenix joli morceau plein de douceur et de mélancolie mis en musique par ce diable de Danger Mouse et surtout Suddenly, outro et meilleur titre de l’album . Par chance, ce sont les morceaux les plus longs, mais c’est tout de même trop peu pour considérer cet opus comme une véritable réussite.
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A$ap Rocky – Long.Live.A$ap
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A$ap Rocky – Suddenly
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Parler de déception sur ce premier essai officiel serait un peu sévère mais on pouvait légitimement s’attendre à mieux si on se réfère aux promesses entrevues auparavant. On se contentera de ce qu’on a ici, une simple piqûre de rappel du style A$ap qui ne fait pas de mal ceci dit. Pas suffisant pour nous satisfaire pleinement, nous, assoiffés de perfection.
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