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PEOPLE : les salaires du cinéma français

Publié le 07 janvier 2013 par Misteremma @misteremma

Depuis l’affaire Depardieu, il ne fait pas bon vivre aisément en France… et surtout si l’on est acteur. A chaque conférence de presse, les journalistes s’intéressent plus aux salaires qu’aux films. Tout a démarré à Noël, quand Vincent Maraval, Wild Bunch, a publié une tribune assassine dans le journal Le Monde.

Extraits choisis :

« Dany Boon, par exemple, ce chantre de la France profonde qui vit à Los Angeles, obtient des sommes qui laissent un Gérard Depardieu sur le carreau, ratatiné. 3,5 millions d’euros pourUn Plan parfait, dont les entrées ne seront pas suffisantes pour payer son salaire ! (…) Malgré ses récents échecs, grâce au miracle du système de financement du cinéma français, Dany Boon s’apprête aujourd’hui à attaquer son nouveau film, Supercondriaque, pour lequel on parle d’une somme proche de 10 millions d’euros« 

« Philippe Lioret touche deux fois plus que Steven Soderbergh et sept fois plus que James Gray ou Darren Aronofsky« 

Le déballage pouvait commencer :
François Berléand déclare le 05 janvier 2013 dans le journal Le Parisien que  »pour mon dernier film, ‘Douze ans d’âge’, avec Patrick Chesnais, je prends 45.000 euros parce qu’il n’y a pas d’argent. Ce qui est une somme énorme, mais très peu dans le cinémaLe maximum que j’ai touché pour un film, c’était 200.000 euros. Je n’ai jamais eu de salaires démesurés. En fait, les plus gros cachets que j’ai eus, c’était à la télévision. Quand on fait une fiction qui fait 8 millions d’audience, pour celle d’après, on demande plus« .

Le lendemain (06/06/13), Dany Boon répond au distributeur dans un article dans le JDD :  »Les propos de Vincent Maraval m’attristent beaucoup. D’autant que les chiffres qu’il a donnés sont complètement faux ! ». Il affirme avoir touché 600.000 euros (et non 1 million) pour son rôle dans Astérix & Obélix : Au service de Sa Majesté. Il touchera 2 millions d’euros, et non pas 10, pour jouer dans le long métrage Supercondriaque. Enfin l’hebdomadaire rappelle que Bienvenue chez les Ch’tis et Rien à déclarer, ont rapporté 257 millions d’euros à travers le monde, dont 15 millions d’euros ont été reversés dans les caisses du Centre national du cinéma (CNC), un organe qui permet de financer le cinéma français, y compris les long métrages les plus fragiles.

Le même jour sur Europe 1, Nikos Aliagas demande l’avis de Gérard Jugnot : « D’abord, moi, je ne suis pas très très bon dans les langues étrangères, je suis Français. Oui, c’est vrai qu’on paye beaucoup, c’est un peu violent pour les nouveaux riches. On devrait faire pareil pour le loto, ce serait bien moins populaire ! Je n’ai pas à me plaindre ! Mais si on pouvait m’envoyer un petit mot ou une boîte de chocolat pour me remercier, ce serait quand même sympathique vu tout ce qu’on a donné ».

Néanmoins, on peut crier au loup mais Vincent Maraval propose peut-être une solultion pour répondre à la polémique des gros salaires : il propose simplement de plafonner les montants à 400 000 euros avec un intéressement aux bénéfices du film. C’est une solution, mais si le film cartonne, l’acteur touchera certainement plus que son salaire initialement prévu. On demande à Omar Sy pour Intouchable ?

Les acteurs touchent-il trop d’argent ? Le cinéma français n’est-il vraiment pas rentable comme le déclare Vincent Maraval ? BFM Business a mené l’enquête et déclare que seul 14% des productions est rentable ! Soit 11 films français (dont 3 documentaires) et 6 seraient parvenus à l’équilibre.

Voici le classement : (ce tableau vient du site www.ozap.com)
1. « Les Kaïra » (209% de rendement)
Budget : 4 millions d’euros / Entrées : 1 million

2. « Adieu Berthe ou l’enterrement de mémé » (162% de rendement)
Budget : 3,43 millions d’euros / Entrées : 665.000

3. « Le Prénom » (156% de rendement)
Budget : 11,03 millions d’euros / Entrées : 3,3 millions

4. « Kirikou et les hommes et les femmes » (128% de rendement)
Budget : 6,92 millions d’euros / Entrées : 1,1 million

5. « Et si on vivait tous ensemble ? » (116% de rendement)
Budget : 3,73 millions d’euros / Entrées : 520.000

6. « Camille redouble » (109% de rendement)
Budget : 6,69 millions d’euros / Entrées : 872.000

7. « Le fils de l’autre » (103% de rendement)
Budget : 2,67 millions d’euros / Entrées : 251.000

8. « Les infidèles » (100% de rendement)
Budget : 12,01 millions d’euros / Entrées : 2,3 millions

9. « Du vent dans mes mollets » (98% de rendement)
Budget : 5,23 millions d’euros / Entrées : 615.000

10. « Mince alors ! » (97% de rendement)
Budget : 7,51 millions d’euros / Entrées : 1,4 million


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