" Elles étaient deux soeurs. Le guérisseur nous a dit que toutes les
deux furent tuées par une épidémie. C'est tibétain. Très ancien."
Mon
ami poussa vers moi le petit crâne-tambour posé sur la table, m'invitant à expérimenter la douceur de sa calotte dans le creux de la
main. Je le secouai.
Binnnggg... Gunnnngggg...
Mon ami se pencha
vers moi: "C'est un damaru. Un tambour magique. Seuls les lamas les
plus élevés en possèdent un. Je n'ai pas pu résister à l'envie de te
l'acheter. Je savais que tu en apprécierais le pouvoir.
Dès la
première rencontre avec mon ami, tout le monde était d'accord pour dire
qu'il était un des plus mystiques d'un lieu déjà surpeuplé de
mystiques. Effrayé par ma propre fascination, j'ai reposé le
crâne-tambour sur la table: "Merci, Bear."
Une semaine plus tard je me suis souvenu de l'existence du damaru et je j'ai ressorti pour en jouer.
Binnnggg... Gunnnngggg...
Quel
son énorme! Qui aurait pu penser que ces crânes résonnent autant?
Malheureusement, cet "énorme son" semblait la seule richesse du damaru,
qui, rythmiquement, paraissait plutôt pauvre. J'en jouai encore une
quinzaine de minutes. Je pensai ne plus jamais le toucher, bien que
fasciné par son aspect et son histoire. Je le posai sur une étagère.
Puis me rendis à la salle de bains. Pour vomir.
Mickey Hart [
batteur de Grateful Dead ], avec la collaboration de Jay Stevens,
Voyage dans la magie des rythmes, un batteur de rock chez les maîtres
tambours, traduit de l'américain par Annie Hamel, Robert Laffont, 1992.
Je ne connais pas Grateful Dead mais j'ai trouvé ça, Touch of Grey. Oui, ils sont vraiment morts. Deux batteurs, un qui structure et l'autre qui orne, si j'ai bien compris. Mais Mickey Hart est plus qu'un batteur, un fana de toute percussion, du tar au damaru, et qui s'étonne dans son bouquin du gros trou bibliographique sur tout ce qui tambourinable, et que ça ne liaisonne plus de nos jours avec le mysticisme et la transe. Des idées pas connes qui démolissent l'image du batteur aux neurones démolies: