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Notre-Dame-des Landes : un concert, une commission Ťd’apaisementť.
Tout cela reste petit, mesquin, étriqué : c’est une Ťcommission d’apaisementť formée de trois personnes qui vient d’ętre mise en place pour tenter de désamorcer le dossier explosif de l’aéroport de Notre-Dame-des Landes. Cela en 4 mois. De toute évidence, toutes les parties concernées sont surprises par cette maničre de procéder sans que l’on comprenne, pour l’instant, s’il s’agit de décréter un moratoire qui n’avoue pas son nom. Rien n’est donc joué en ce qui concerne l’avenir de la ZAD, zone d’aménagement différé de NDDL.
A cette occasion, la culture du secret est revenue au galop. En effet, ŕ en croire nos confrčres de France Info, prudemment, la mise en place de la commission n’avait pas été inscrite ŕ l’agenda du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Comme s’il s’agissait de dissimuler soigneusement une initiative qui, tout au contraire, aurait pu ętre valorisée, aurait peut-ętre détendu l’atmosphčre. De toute maničre, pour qui pouvait encore en doute, le dossier de NDDL échappe totalement au transport aérien pour s’embourber dans les terres bretonnes.
Jamais l’aviation commerciale, aussi loin que remonte la mémoire, n’avait connu un tel micmac, extravagant en męme temps que rocambolesque et totalement ridicule. D’autant que la dérive du dossier n’a fait que croître et embellir au fil des jours, tel élu du Pays de la Loire allant męme jusqu’ŕ critiquer les opposants parce qu’ils voudraient nous imposer un autre modčle de société. Ceux qui espéraient encore parler de capacité aéroportuaire, de créneaux de décollage et d’atterrissage, de lutte contre d’indésirables décibels, de croissance du trafic, etc., en sont définitivement pour leurs frais. Et personne ne se risque ŕ siffler la fin de la récréation.
Tout au long du week-end des 5 et 6 janvier, le bocage nantais a męme servi de cadre humide ŕ un ŤFestizadť, concert de musique punk et reggae, matinée de rap, sensé donner ŕ la ZAD un caractčre trčs provisoirement festif, et qui aurait réuni, semble-t-il, plus de 8.000 mélomanes. Combien d’entre eux connaissaient-ils quoi que ce soit du dossier empoisonné, parti ŕ la dérive ? En fait, le site de NDDL est devenu un repčre de type inédit de mécontents de tous bords. Y compris, cas de figure extręme, le point de chute d’une jeune fugueuse qui était recherchée par toutes les polices de France et de Navarre, retrouvée parmi les cabanes installées dans les sous-bois.
On ne dira jamais assez que les limites du ridicule ont été repoussées au-delŕ de l’imagination. Aprčs tout, il s’agit de donner un avenir ŕ un petit aéroport régional, sans fermer pour autant la piste existante de Nantes Atlantique, indispensable ŕ la bonne marche d’Airbus dont l’usine bretonne envoie par les airs, vers Toulouse et Hambourg, de grands sous-ensembles de cellules. Nantes Atlantique, il faut le répéter, le marteler, ne risque en aucun cas la saturation, avec environ 46.000 mouvements d’avions par an. Son unique piste de 2.900 mčtres suffit amplement ŕ la tâche. Tout au plus doit-on tenir compte de sa localisation défavorable qui oblige une porte partie des vols ŕ effectuer leur approche finale en survolant la ville. Y a-t-il une solution ŕ cet inconvénient ? C’est la seule question qui mérite d’ętre posée. Tout le reste est bancal, de bout en bout. Trois Ťsagesť ont 4 mois devant eux pour s’en rendre compte.
Pierre Sparaco - AeroMorning