Esther Duflo est une femme remarquable. A 40 ans, elle affiche déjà un palmarès étonnant dans son domaine. Son créneau, l'économie mais vue du côté de la pauvreté ce qui en fait déjà une économiste innovante. Ses travaux font référence en la matière. Elle théorise puis expérimente en laboratoire et n'hésite pas à retrousser les manches in situ avant d'évaluer les résultats obrenus. En cela déjà, elle mériterait d'être aussi connue en France que certains de ses célèbres confrères. Le collège de France ne s'y est pourtant pas trompé en lui confiant une chaire annuelle d'enseignement "Savoirs et pauvreté" en 2009. Sa leçon inaugurale montrait une énergie débordante et une remarquable intelligence mise au service d'une cause qu'elle aborde scientifiquement et sans pathos.
Professeur au MIT (Massachusetts Institute of Technology), elle dirige le laboratoire de recherche Abdul Latif Jameel sur la lutte contre la pauvreté,Son livre Repenser la pauvreté coécrit avec l'Indien Abhijit Vinayak Banerjee, a reçu le prix du livre économique de l'année Financial Times/Goldman Sachs en 2011. En 2010, elle reçoit la médaille John Bates Clark qui récompense les travaux d'économistes de moins de 40 ans aux Etats-Unis.
Depuis sa nomination comme conseiller de Barack Obama,sur les questions de développement, les éloges ne manquent pas dans tous ou presque tous les médias français, ne pas se priver d'en lire car elle les mérite. Le président Barack Obama vient de la nommer au sein du nouveau Comité pour le développement mondial. Elle y siègera aux côtés de huit autres personnes, dont l'Égyptien Mohamed El-Erian, directeur général du fonds d'investissement Pimco, premier gestionnaire obligataire à l'échelle mondiale, l'économiste du développement Smita Singh ou Sylvia Mathews Burwell, présidente de la fondation Wal-Mart.
Esther Duflo fait souffler un peu d'air frais dans la morosité ambiante. Elle n'est ni résignée ni pessimiste ni fataliste. Une femme bien, une femme de bien, elle fait partie des êtres qui améliorent notre humanité par leur engagement. Il fait bon le savoir pour conserver un optimisme sans faille !