Cette autobiographie de Fabienne Verdier est un voyage. Un voyage initiatique. Un voyage dans l'espace et dans le temps.
L'artiste (que je ne connaissais pas) y raconte ses années de formation. Sa déception devant l'enseignement artistique français. Ses études animalières au museum de Toulouse. Sa volonté de partir étudier en Chine. D'apprendre des lettrés.
Fabienne débarque dans la Chine des années 80. Dans l'école d'art, tout est réglé comme du papier à musique. Levée au son du clairon, elle a droit à un traitement de faveur pour les repas et elle suit ses cours dans la plus parfaite solitude : les étudiants n'ont pas le droit de lui parler. La vision de la Chine des années 80, ça ne fait pas rêver. Quel courage de rester malgré les conditions de vie, la pression, la solitude...
A force d'acharnement, Fabienne parvient à choisir ses professeurs et notamment à se faire enseigner la calligraphie alors que ce n'était plus autorisé. Et elle se fait des amis. Elle apprend le dialecte local, s'affranchit de sa traductrice, rencontre les chinois et parcourt la Chine à mesure des voyages scolaires.
Mais cette formation d'une dizaine d'années est aussi une formation personnelle, qui tient de la philosophie, de l'art de vie. Pour devenir l'artiste qu'elle souhaite, elle va au bout de ses possibilités, répétant les gestes jusqu'à la perfection.
Une lecture étonnante, qui va au-delà de l'expérience personnelle et intime de Fabienne. Une lecture qui rappelle l'importance des talents et du travail pour les perfectionner. Pas de facilité dans ces choix, bien au contraire, mais la promesse d'un épanouissement personnel, malgré les difficultés. A lire et à méditer.