Une leçon du maître rabbin : Gilles Bernheim.

Par Perceval

Intervention de Gilles Bernheimlors de la Rencontre des religions pour la paix, le 27 octobre 2011, organisée par la Communauté de Sant’Egidio et l’évêché de Paris.

Gilles BERNHEIM ( grand rabbin de France ) dit « volontiers que  la grandeur d’une religion réside dans sa capacité à donner à penser ». C'est exactement là le plaisir que j'ai d'être catholique... Si, aujourd'hui, il semble difficile à beaucoup de comprendre cela ; c'est que le concept même d'éthique est de venu incohérent. L'exercice de « vivre » est avant tout une question d'éthique …

«  l’effet corrosif de la domination du marché n’a pas agi sur le seul paysage social. Il a également érodé notre vocabulaire moral, qui est indiscutablement la ressource la plus importante dont nous disposons pour penser notre avenir … ( …) nous en sommes arrivés à ne plus penser qu’en termes d’efficacité – comment obtenir ce que nous voulons ? – et de thérapie – comment ne pas nous sentir frustrés par rapport à ce que nous voulons ? »

La mentalité du marketing, c'est – la stimulation et la satisfaction du désir –

La morale, c'est « savoir ce que nous devrions désirer », pour être heureux... question très prégnante, quand on veut "transmettre" un message à ses enfants ...!

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Gilles Bernheim ajoute que cette « exigence de légitimation générale » ( il pense au « mariage pour tous » ) semble traduire a une permissivité générale, donc le retrait de tout jugement. Il ajoute que cette « permissivité très forte procède du manque de courage, de l’incertitude ou de l’indifférence. ». Personnellement, cette légitimité me semble d'ordre exclusivement juridique, puisque les « couples d'homosexuels » existent déjà... Ensuite, en ce début du XXIème siècle il ne me parait pas immoral de vivre son homosexualité en couple...

Cependant, les religions n'exigent pas, en leur sein, l'unanimité ; elles provoquent un débat, et cela est sain …

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Le « libéralisme » - technocratique et gestionnaire – ne s'occupe pas de morale. Quand il se soucie de «  pauvreté » par exemple, il le fait par l’intermédiaire de « mécanismes qui marginalisent les considérations morales. » Laïcité.. ! ? Les notion du « bien », et même du « bien partagé », n'auraient plus de fondements juridiques, au point qu'il semble plus simple de dire que : « Le mieux que nous puissions faire, est d’offrir aux individus le plus de liberté possible afin qu’ils soient en mesure d’exercer leurs propres choix. L’instrument le mieux adapté à cette fin est le libre marché, où nous pouvons en effet faire l’acquisition du mode de vie qui nous convient cette année, ce mois-ci. »

Qui, si ce n'est plus le rôle des politiques de parler « de solidarité humaine, de justice, et de la dignité inaliénable des existences individuelles. » ; qui peut le faire … ?

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Enfin, Gilles Bernheim, touche une question strictement religieuse, mais fondamentale, qui alimente ma conviction en ce qui concerne le pluralisme religieux :

«  l’antijudaïsme chrétien ne sera dépassé que lorsque les chrétiens seront parvenus à percevoir dans un sens positif le « non » des juifs à Jésus. » Extraordinaire !

Nous serons vraiment « catholiques » (universels) , quand nous serons capable de comprendre le sens, l'intérêt, la justesse de chacune des religions. En d'autres mots, quand nous aurons compris le dessein de Dieu, qui s'exprime dans la pluralité des religions...

Merci monsieur le Rabbin, pour cette leçon religieuse et sociologique ...

Source: Quotidien " la Croix" du samedi 05 janvier 2012.