Même si cette jeune femme est devenue mon nouveau gourou:http://jarretederaler.com/(parce qu'arrêter de râler, surtout lorsqu'on vit en région parisienne où le concept est super à la mode, c'est un grand défi),je vais quand même pousser mon coup de gueule. Eh oui, ça faisait longtemps, ça vous manquait (ou pas), vous vous disiez que j'étais devenue adepte du lâcher prise...Que nenni!Voici donc ce soir un coup de gueule écologico-civique.C'est en voyant, pas plus tard que cet après-midi, à la sortie de l'école, un enfant d'environ huit ans balancer sa canette de je ne sais quelle boisson saturée de sucres dans les buisson d'une charmante résidence boisée que je me suis dit: au lieu de lui hurler dessus, au lieu de ruminer, lançons un coup de gueule! (c'est peut-être là que le fameux site "j'arrête de râler" m'a fait de l'effet, finalement, en me faisant transformer ma râlerie quotidienne en action, en paroles publiques, pour faire avancer le débat).Un coup de gueule, donc, contre la saleté des Français qui n'est pas du tout qu'une légende ou une étiquette pas sympa qu'on nous colle à l'étranger. Il n'y a pas de fumée sans feu et, si les Français sont considérés hors de leurs frontières comme d'indécrottables crados, c'est qu'il y a bien des raisons. Mis à part le fait de ne pas réussir à se laver, même avec du savon et de l'eau courante, chaque jour, je remarque des incivilités qui me font l'effet d'injures à la propreté, à la vie en commun, à la nature, à la Terre, tout simplement. Vous me direz que j'exagère, que je monte sur mes grands chevaux, que je suis une donneuse de leçons. Qu'à cela ne tienne, je vous dresse une petite liste, peut-être vous sentirez-vous concernés:- la canette de soda dans les buissons- le papier de chocolat dans le caniveau- la crotte de chien sur le trottoir- le mégot de cigarette dans la nature- la bouteille plastique remplie d'urine sur le bord de l'autoroute- les serviettes hygiéniques dans le sous-bois- les gobelets vides de café sur la table de réunion- le mouchoir usagé par la fenêtre de la voitureNon, je n'exagère pas, je vois cela tous les jours au volant de ma voiture ou en me baladant, en ville ou à la campagne. Si vous saviez combien de tonnes de déchets s'entassent sur les pentes du Mont Blanc... Et là, je me dis que les Français sont vraiment dégueulasses... et idiots. Oui, idiots, benêts, en tout cas, handicapés du recyclage. Dans les poubelles à verres de mon immeubles, combien de bouchons? Et dans les poubelles recyclables, combien de déchets mouillés? Sans parler des sacs entier de bouteilles plastiques qui s'entassent dans les poubelles "normales". Et ce n'est pas faute de mettre de GROSSES affiches dans le local pour expliquer le tri. Mais non, les Français n'en font qu'à leur tête. Ils ne veulent sans doute pas d'un pays "propre", ils préfèrent sans doute rester dans leur merde, dans leur pollution. D'ailleurs, qui fait vraiment attention aux panneaux lumineux qui nous demandent de ralentir sur les autoroutes urbaines en cas de forte pollution? Personne. Ou très peu. Pire encore: si on ralentit, on se fait klaxonner.Ah, si seulement on pouvait changer les choses. Mais, parfois, l'éducation qu'on donne à nos enfants nous parait bien dérisoire, quand, juste à côté, une charmante dame propre sur elle et parfumée fait chier son chien sur le trottoir. Et que fait-elle, lorsque l'enfant dit que "c'est pas bien, c'est sale"? Eh bien, elle tourne le dos, la dame, hausse les épaules. Si seulement elle pouvait marcher dedans!Mais il y a encore beaucoup de travail pour que les Français se remettent en question. Pourtant, c'est tellement beau, un pays propre, des villes où on pourrait presque marcher pieds nus. Et, dans ce cas, ce n'est pas la répression qui tient les habitants. Non, comme le dit un artiste suisse dans une interview, c'est presque "génétique", la propreté, le tri, le respect de l'environnement. C'est ancré dans les mentalités. Pas besoin de grosses amendes, de punitions.Cet article est sûrement dérisoire, lui aussi. Mais, comme le dit Yann Arthus Bertrand, il faut arrêter de voir l'écologie comme une grosse machine, comme des dirigeants illuminés qui pourraient changer le monde. Le monde, chaque jour, un petit peu, c'est à nous de le changer.
Et pour le changer, il faut y croire, encore, toujours.