« Qu'est-ce qu'il y a de juif en moi ? »
Colombe Schneck écrit sa famille, la guerre, les déportations, les secrets et la mémoire.
Je suis embarrassée de le dire. Colombe Schneck est passée à côté de son sujet. Ma gêne est liée à la sienne, elle qui se demande au début si elle est en droit d'écrire sur la Shoah. Et moi, qui suis-je pour émettre un avis de lecture sur ce livre qui parle de la Shoah ?
Est-ce ce malaise autour de la justification qui a empêché l'éditeur d'exiger de gratter, d'approfondir, là où ça fait mal ? Car La réparation est un livre inabouti. Pourtant, le sujet est d'une grande force et les questions essentielles. Ce que signifie être juive aujourd'hui, le choix d'une mère qui privilégie sa vie plutôt que celle de son enfant, autant de thèmes tabous et justes dont on est en droit d'en attendre davantage.
J'ai été touchée par l'histoire de Salomé et de sa famille. L'auteure aurait pu nous emmener dans un roman inspiré et inspirant plutôt que de nous laisser à quai avec un documentaire fragile et bien trop factuel.
Extrait
« Je me suis d'abord trompée. Je me disais c'est trop facile, tu portes des sandales dorées, tu te complais dans des histoires d'amour impossible, tu aimes les bains dans la Méditerranée et tu crois qu'une fille comme toi peut écrire sur la Shoah ? Car c'est bien de cela qu'il s'agit. La petite Salomé, dont ma fille a hérité du beau prénom, mon arrière grand-mère, mes oncles et tantes, mes cousins, vivaient en Lituanie avant la guerre. Ils appartenaient à une communauté dont il ne reste rien. »
Avis mitigés également pour Nadael, Clara...
Sélectionné dans la catérogie "Roman" et non "Documentaire", pourquoi ?