J’ai récemment lu un roman, « la passerelle », qui m’a amené à réfléchir sur la place de l’Islam dans les romans et les œuvres littéraires de fiction en général. Pas les histoires qui se passent dans des pays de culture musulmane ou celles qui parlent spécifiquement d’un sujet en lien avec la religion, mais toutes les autres.
En effet dans ce roman, on retrouve quelques allusions à l’Islam, même si elles ne sont pas fondamentales pour le déroulement du récit. Ainsi, la protagoniste (une jeune fille qui entre à l’université) s‘inscrit à un cours d’introduction au soufisme : pour ceux qui n’osent pas s’inscrire au cours d’introduction à l’Islam, explique-t-elle, le cours sur le soufisme c’est moins impressionnant.
On y lit également une remarque sur un foulard qu’elle porte «comme un hijab» et quelques bribes d’une histoire d’amour qu’elle entretient avec un musulman. Musulman que l’on nous présente au début comme assez sympathique mais pas très cohérent (fait ses prières tout en ayant des relations sexuelles hors mariage…) et qui finira par disparaitre parce qu’il est recherché par la police (et voilà, il fallait qu’il soit terroriste!!).
Abstraction faite de ce dernier point qui m’a plutôt contrarié (c’est le moins que l’on puisse dire…), l’Islam a comme une petite place décorative dans la toile de fond de ce roman (parce que le cœur de l’histoire n’a pas grand-chose à voir avec tout çà) et sur le principe, je trouve cela très intéressant. Le fait de croiser des éléments de l’Islam dans les romans contribue sans aucun doute à « dédramatiser » et à « banaliser » (dans le bon sens du terme) notre religion. De fait, les musulmans ont à présent une place bien établie dans les pays occidentaux, alors il serait logique que cela transparaisse dans la littérature.
Malheureusement lorsqu’il s’agit de romans écrits par des non-musulmans et même si ces derniers ont un regard bienveillant sur l’Islam, les incohérences peuvent être assez dérangeantes et véhiculer de fausses idées. Il faudrait définitivement plus d’écrivains musulmans qui nous proposent des histoires où l’on parle de l’Islam par-ci, par-là (ou encore mieux, avec un personnage principal musulman mais là, on s’éloigne du sujet de mon article…) afin que les musulmans occidentaux ne soient pas gommés des romans.
Des auteurs musulmans auraient également le mérite de nous proposer des situations de vie qui correspondent à nos valeurs et auxquelles nous pouvons nous identifier. Personnellement je n’arrive pas à trouver « attachante » et « pleine de vie » la femme qui trompe son mari parce qu’elle est en pleine crise de la trentaine. Ou l’homme qui cherche à se débarrasser de sa vieille mère (à cet égard, énorme coup de cœur pour « ensembles c’est tout » de Anna Gavalda!).
En tout cas, pensez-y si vous avez des projets de roman! Pour ma part, çà viendra peut-être un jour mais pour le moment, j’ai bien trop à faire ailleurs…