Cet arrêt ne devrait pas être une surprise, puisqu'il ne fait que confirmer une évidence : le marché que cible Square, essentiellement constitué de "micro-commerces", est extrêmement difficile à adresser de manière rentable. Verifone justifie en effet sa décision en citant un équilibre économique défavorable entre les marges très faibles sur les paiements et le coût d'acquisition des clients, auquel il faut encore ajouter un taux élevé de déperdition des utilisateurs (ceux qui testent le dispositif et l'abandonnent immédiatement).
Cette première défection devrait servir de rappel à la multitude de startups qui se précipitent sur ce qu'elles croient être un marché lucratif et facile à aborder. Les problèmes auxquels Verifone a été confrontée seront le lot de tous ceux qui se lancent et ce, d'autant plus en Europe où les coûts d'acquisition sont encore plus élevés, en raison de l'exigence d'utiliser des lecteurs de carte à puce incorporant la saisie de code PIN. Attendons-nous donc à d'autres abandons dans les prochains mois...
Parmi les dernières évolutions apportées, une des plus significatives est l'adoption de Square Wallet pour le paiement dans la chaîne de cafés. Cette solution vient certes en concurrence du porte-monnaie mobile propriétaire de la marque, mais ce "conflit" peut justement constituer une opportunité. Les consommateurs sont désormais habitués à payer avec l'application mobile de Starbucks et ils seront probablement faciles à convaincre de passer à celle de Square pour peu qu'elle soit mise en avant.
Ainsi, la jeune pousse, qui traite actuellement plus de 10 milliards de dollars de flux en tendance annuelle, est en train de se positionner aux premières loges de la course au porte-monnaie mobile. Et lorsqu'elle présente ses cartes cadeaux pour Square Wallet, qui renforce son attractivité et sa viralité, elle ne fait qu'affirmer son ambition dans ce domaine et elle se tient prête à une transition dans un monde où la carte de paiement perdra de son importance...
Le principe en est très simple : lorsque le consommateur exécute un paiement avec son compte PayPal, il disposera d'un délai de 5 jours pour choisir sur quel instrument de paiement "réel" (une de ses cartes, de débit ou de crédit, un compte bancaire, un crédit...) il doit être affecté. Le bénéficiaire étant réglé immédiatement, PayPal prendra donc à sa charge le risque de crédit correspondant et ce, apparemment, sans coût supplémentaire pour l'utilisateur.
Cette fonction, anodine en apparence, peut tout de même représenter un critère de différenciation important parmi les multiples solutions du marché. Elle permettrait en effet aux consommateurs de réaliser leurs achats en toute quiétude, sachant que les choix difficiles (de sélection du moyen de paiement) pourront être faits à tête reposée, peut-être avec l'aide d'outils de PFM...
Rien de révolutionnaire dans cette nouveauté, d'autant qu'elle n'est utilisable qu'entre clients de La Caixa : quand un utilisateur veut demander de l'argent à ses amis (par exemple lors d'un partage d'addition, fonction elle-même intégrée à Transfi), il lui suffit de fournir le montant ; un QR code est alors généré, que les autres parties n'ont qu'à scanner pour confirmer leur règlement. Plus besoin de rechercher ou saisir les noms ou numéros de téléphone pour réaliser une transaction !
Voilà donc une petite idée sans prétention, facile à mettre en œuvre et facilitant la vie des clients. Avec le nombre de solutions de porte-monnaie mobiles ayant adopté (parfois depuis des années) le QR code dans leur mode opératoire, elle n'était pas non plus impossible à imaginer. Alors, comment se fait-il qu'il s'agisse (à ma connaissance) de la première implémentation de ce genre dans une application fournie par une banque ?