« Hâte-toi lentement ! »
« Qui veut aller loin ménage sa monture. »
« Rien ne sert de courir, il faut partir à point. »
La langue française est riche de ces expressions qui donnent des excuses pour ne pas faire un pas quand on ne sait pas dans quelle direction avancer. On a bien senti que, sous prétexte de n'être pas le lièvre de la fable, le Président Hollande, lors de ses vœux, se contenterait bien d'être la tortue. A condition qu'elle n'aille pas trop vite. Il nous a abreuvés de phrases généralistes et généreuses, qui ne mangent pas de pain, mais ne paient pas de mine non plus. Car le problème n'est pas tant de savoir où aller, que de savoir comment y aller. Pour mémoire, il y a 30 ans, quand la France se trouvait déjà dans cette situation, le gouvernement socialiste de l'époque avait clairement assumé de laisser tomber le textile (les habitants de la grande ceinture lilloise, et notamment les Lommois, n'ont pas oublié), de moderniser l'industrie sidérurgique (avec les conséquences sur l'emploi) et de se lancer dans les industries du futur (électronique et informatique). Aujourd'hui, rien de tel. Aucune piste n'a été tracée. Le ministère du redressement productif est devenu celui des soins palliatifs.
Mais ne paniquons pas. Tous les braves petits soldats du parti socialiste avec à leur tête, le premier d'entre eux, Harlem Désir, se sont mobilisés pour inonder nos boîtes aux lettres de tracts qui se veulent rassurants, mais qui nous laissent en fait dans la même incertitude.
Alors, en ce début de nouvelle année, il ne nous reste plus qu'à regarder agir les socialistes au pouvoir, qui tels le sympathique gastéropode à l'image, tentent d'avancer pour les mois à venir. Rendez-vous en décembre pour le bilan.