Le bilan 2012 du TLGB (Yeah !) 3ème Partie

Par Katchoo86

2/ Des comics et des filles : Dans quel état j’erre ?
Quand on y regarde d’un peu plus près, il s’est passé plein de choses merveilleuses et positives en ce qui concerne l’essor et la visibilité des artistes féminines dans l’industrie des comics, dans la continuité de ce que l’on a pu voir l’année dernière, mais doublée d’un véritable succès critique et d’une reconnaissance d’autant plus méritée.
Je pense notamment à Fiona Staples et sa série Saga, qu’elle porte avec son co-créateur Brian K. Vaughan, Amanda Conner déjà très estimée et qui a encore démontré toute l’étendue de son talent sur la mini série Before Watchmen : Silk Spectre ainsi que deux numéros d’Ame Comi Wonder Woman, Kelly Sue DeConnick qui prouve que rien n’est encore totalement perdu du côté de la Maison des Idées, Cat Staggs qui fait une percée du côté du comics numérique chez DC, Becky Cloonan qui peut se targuer d’avoir été la première femme dessinatrice à oeuvrer sur Batman depuis… sa création ! (non mais sans déconner, ça craint vous trouvez pas ?), Nicola Scott qui se voit prendre les rênes graphiques d’Earth 2, Ann Nocenti embauchée pour écrire les aventures de Green Arrow puis de Catwoman, sans parler de l’arrivée de Bobbie Chase et Shelly Bond, deux vétérantes dans le domaine de l’édition à des postes qui sont à la hauteur de leur capacités.
Chez Marvel, les italiennes Sara Pichelli et Emanuela Lupacchino continuent de nous ravir et Marjorie Liu a quand même écrit l’un des numéros les plus médiatiques et emblématiques de l’année, mais nous allons avoir l’occasion d’en reparler…
Et d’un autre côté, cette année a également été l’occasion de mener nos nerfs à rude épreuve, on recensera effectivement l’annonce du départ de Karen Berger de chez DC/Vertigo, l’éviction de Gail Simone heureusement rattrapée depuis, et concernant les personnages on pourra aisément citer le cas de Stephanie Brown à la sauce j’en suis/j’en suis pas, Catwoman qui continue son abyssale déperdition, Lois Lane qui est quasiment inexistante, Wonder Woman qui a besoin d’un super homme dans sa vie sinon on ne voit pas bien si elle pourra s’en sortir avec un scénariste qui n’a vraisemblablement pas grand chose à faire d’elle…
Mais je m’égare, l’essentiel après tout est de  garder l’espoir (et la tête haute) comme avec ces futurs projets de JLA au cinéma et surtout d’Amazon, l’hypothétique série télé dont je ne manquerai pas de vous parler telle une furie totalement ingérable et prête à enfermer…

1/ Le changement, c’est maintenant !
Les personnages gay et les sujets LGBT n’auront jamais autant fait parler d’eux en 2012, et ce dès le mois de janvier avec le mariage de Kevin Keller dans Life with Archie #16. Les grands médias américains emboîtent le pas, d’ABC à CNN en passant par le New York Times et le Huffington Post… les réactions ne se font pas attendre non plus, comme l’association ultra conservatrice (et homophobe) One Million Moms qui va demander à la chaîne de magasins Toys “R” Us de retirer de leurs rayons le comics en question sous peine de boycott.
Quatre mois plus tard à la Kapow, Dan Didio fait une annonce informelle qui va avoir l’effet d’une bombe : Il va y avoir un nouveau super héros gay au sein du nouvel univers DC ! Dès lors les spéculations vont bon train, tout le monde y passe jusqu’à ce qu’enfin le nom de l’heureux gagnant soit révélé : ce sera Alan Scott le premier Green Lantern qui officie dans les pages d’Earth 2. Là encore la presse réagit au quart de tour avec plus ou moins de bonheur, on apprend ainsi que Green Hornet est gay grâce au Nouvel Observateur, d’autres vont confondre Alan Scott avec Hal Jordan, et oui les comics c’est déjà bien compliqué comme ça alors si en plus on nous refourgue des perso gay on est pas sorti de l’auberge !
De son côté Marvel est loin de traîner des pieds en publiant Astonishing X-Men#51, numéro dans lequel Jean-Paul et Kyle se disent oui. Le mariage gay est décidément au centre de toutes les attentions cette année, et l’on voit bien ici que la culture populaire est souvent en avance sur nos institutions.
Le mariage de l’année deviendra même une source d’inspiration pour certains, comme ce couple gay qui décide de célébrer son propre mariage le jour de la sortie d’AXM #51 dans un comic shop (Midtown Comics pour ne pas le citer) !
Tous ces exemples montrent que les comics sont un reflet de notre société, et les réactions passionnées vis à vis de ce sujet bien précis prouvent également que le combat sera encore long et difficile. Mais à force de persévérance, il se pourrait bien qu’un jour la cause LGBT passe comme une lettre à la poste, qui sait.