Inauguration des travaux de construction d’un stade à Lusaka (Zambie), qui sera bâti par une entreprise chinoise.
Par: Kingsley Ighobor« Le don de la Chine à l’Afrique. » Le nouveau siège de l'Union africaine, un imposant immeuble de 20 étages à Addis-Abeba est ainsi décrit parce que la Chine a pris en charge les frais de construction (200 millions de dollars) de ce complexe ultramoderne. Le plus haut bâtiment d’Éthiopie, achevé en décembre 2011, à temps pour un sommet de l'UA organisé le mois suivant, comprend une salle de conférence de 2 500 places.
Ce cadeau n’a pas été salué par tous les Africains. Le commentateur politique ouest-africain Chika Ezeanya considère comme une « insulte à l'UA et à tous les Africains, qu’en 2012, un bâtiment aussi symbolique que le siège de l’UA soit
conçu, construit et entretenu par un pays étranger ». En découvrant le complexe ultra-chic en janvier, les dirigeants africains se sont cependant succédé pour remercier la Chine. La largesse de la Chine envers l'Afrique ne date pas d’aujourd’hui. Auparavant, la Chine avait soit fait don soit participé à la construction d'un hôpital à Luanda en Angola, de stades en Sierra Leone et au Bénin, d’une raffinerie de sucre et d’une plantation de canne à sucre au Mali, pour ne citer que quelques exemples. À la cinquième Conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine, qui s'est tenue à Beijing en juillet 2012, le Président chinois, Hu Jintao, en a mentionné d’autres projets, notamment : 100 écoles, 30 hôpitaux, 30 centres de lutte contre le paludisme et 20 centres pilotes agricoles.
Les dirigeants africains répètent volontiers que la coopération avec la Chine n'est pas à sens unique et qu'elle se concrétise plus par des échanges commerciaux que par de l'aide. En effet, selon l’hebdomadaire britannique The Economist, les échanges entre l'Afrique et la Chine ont atteint 166 milliards de dollars en 2011.
L’intérêt de la Chine
Que gagne donc la Chine ? Dans un recueil d’essais intitulé China Returns to Africa publié par la Columbia University Press, les rédacteurs Chris Alden, Daniel Large et Ricardo Soares de Oliveira soulignent que, « La principale motivation du gouvernement chinois est la recherche stratégique de ressources et sa volonté de faire en sorte que les besoins énergétiques grandissants de la Chine soient satisfaits par les fournisseurs de matières premières ». La deuxième économie mondiale achète actuellement plus du tiers du pétrole africain.
En outre, les industries chinoises s’approvisionnent en matières premières telles que le charbon de l’Afrique du Sud, le minerai de fer du Gabon, le bois de la Guinée équatoriale et le cuivre de la Zambie. Les industries chinoises ont aussi besoin de nouveaux marchés pour leurs produits et l’Afrique pourrait être un marché énorme. « La Chine se repositionne en permanence en fonction de la nouvelle Afrique qui émerge », affirme Kobus van der Wath, fondateur de Beijing Axis, un cabinet international de conseil et de services d’achats basé à Beijing
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