Alors qu’Android est un OS fragmenté et que les constructeurs essaient d’apporter des petits plus inédits à leurs produits respectifs afin de créer une plus-value. Cette valeur ajoutée risque cependant de disparaître avec les nouvelles conditions d’utilisation du SDK Android.
Le SDK d’Android est le kit qui permet à quiconque de développer ses applications. Il est téléchargeable gratuitement sur le site officiel developer.android.com (à cette adresse) et vient tout juste d’accueillir de nouvelles conditions d’utilisations qu’il est nécessaire d’accepter avant de télécharger ledit SDK.
On le sait, la fragmentation est très présente sur Android et la majorité des smartphones tournant sous l’OS de Google sont encore en version 2.3 (Gingerbread) tandis que la version 4.2 est déjà disponible sur la gamme Nexus depuis plus d’un mois. Fin Novembre Google avait déjà ajouté une clause: “3.4 Vous n’entreprendrez aucune action qui peut causer ou résulter en une fragmentation d’Android, incluant entre autre, la distribution, la participation ou la promotion d’une quelconque manière d’un SDK dérivé de l’original [...]“.
Cependant c’est une autre clause – toute fraîche - qui fait parler d’elle, autant côté Android que chez la concurrence (bien sûr puisque cela ajoute un argument pour critiquer l’OS):
Ci-dessus le paragraphe 2.1, c’est celui-ci qui justifie la nécessité d’accepter les termes et conditions avant de pouvoir télécharger le SDK Android. Bien sûr ce n’est pas cet évènement qui a agité la toile puisque ce procédé est très courant bien que les développeurs préfèrent se sentir totalement libre. En revanche voici le paragraphe coupable:
Le paragraphe 3.4 n’est pas nouveau – je l’ai évoqué plus haut – c’est le 3.3 qui nous intéresse:
Vous n’utiliserez par le SDK dans un but non expressément permis par le contrat de licence. Excepté dans des mesures requises par des licences tierces applicables, vous ne devrez pas: copier (sauf dans le but d’un backup), modifier, adapter, redistribuer, décompiler, effectuer de la rétroingénierie, désassembler, ou créer des oeuvres dérivées du SDK ou n’importe quelle partie du SDK sur une plateforme mobile ou toute autre plateforme excepté un PC, combiner n’importe quelle partie du SDK avec un autre software, ou distribuer tout software ou terminaux comportant une partie du SDK.
Cette nouvelle clause (ou contrainte) interdit – entre autres – de modifier le SDK d’Android et c’est là le plus grave: fini les surcouches!
En effet, à l’inverse d’iOS, les systèmes WIndows Phone et Android ont l’avantage de proposer différents smartphones de différents constructeurs ce qui permet un large choix afin de contenter les petits et les plus gros budgets. Côté Android, les constructeurs ont trouvé un moyen d’apporter une plus-value à leurs smartphones: la surcouche, un moyen de proposer un système Android légèrement différent qui incarne l’élément pouvant inciter un utilisateur à acheter un smartphone plutôt qu’un autre.
Avec le paragraphe 3.3, fini TouchWizz de Samsung ou encore Sense d’HTC. Google veut garder la main sur son OS en partant d’une bonne intention: limiter la fragmentation, permettre des mises à jour plus rapide etc… Un mal pour un bien: certains utilisateurs préféraient peut être avoir une surcouche inédite tandis que d’autre préfèrent avoir les mises à jour au plus vite. Certains préfèrent les smartphones d’un constructeur mais n’apprécient pas la surcouche de la marque en question et d’autres aiment avoir les deux. Une situation au cas par cas qui pour certains signifie la “fin de l’Open Source“, un terme erroné.
Dans tous les cas nous avons tous notre avis à la rédaction d’AndroidEtVous, je vous en propose un aperçu:
Micklie: Le SDK est un outil permettant de créer des applications. Celui-ci n’est pas libre mais Open Source, le souci c’est que les gens mélangent car libre correspond à la possibilité de faire ce que l’on veut: le modifier et en faire un dérivé comme Amazon et leur système dérivé d’Android. Google souhaite bloquer les modifications du SDK car ils ont peut être peur que Samsung (qui est numéro 1) abandonne le partenariat avec Google et se lance dans son propre système à base d’Android mais pas compatible avec le Play Store, comme Tizen.
Jaysen: C’est une manière d’uniformiser leur OS entre différents terminaux. Après je pense que pour les grands constructeurs tels HTC et compagnie, ils trouveront toujours le moyen de mettre une surcouche logicielle.
Saskaah: Ce sont plutôt les développeurs qui vont subir ce changement. Les constructeurs également, qui ne pourront sans plus proposer leur fameuse surcouche (ce qui fera pas mal d’heureux j’ai l’impression) et ainsi se différencier. Ce qui est dommage c’est que, pour beaucoup, la marque et la surcouche du mobile faisaient beaucoup quant au choix du mobile. Ça reste un changement minime, je ne pense pas qu’une surcouche soit l’argument principal qui détermine tel ou tel choix.
Mais si Google a fait ce choix, ça doit être pour de bonnes raisons. Alors même si ce dernier prend une décision risquée, je doute qu’il fonce droit dans le mur. Et je ne crois pas qu’il faille se dire qu’on ne risque rien nous utilisateurs lambda, car si développeurs et constructeurs sont impacts indirectement nous le serons aussi.
Santo quant à lui pense qu’il est impossible que les surcouches disparaissent et est persuadé que les constructeurs trouveront le moyen de proposer cette dernière.
Pour ma part je pense qu’il est très complexe pour Google d’imposer à ses partenaires surcouches ou autres modifications bien que théoriquement possible, l’application reste plus difficile. Samsung, le constructeur numéro 1, a adopté récemment un changement de direction: ses propres applications, ses propres mises à jour (la Premium Suite) à la manière d’Apple et ses iPhones. Avec sa plus-value créée au prix de coûteux investissements, Samsung risque de ne pas se laisser faire. Je choisis l’exemple de Samsung car il est plus abordables cependant d’autres constructeurs sont concernés. Je n’imagine pas ce qu’il va se passer car les réactions des différents acteurs (ou victimes) seront sûrement très imprévisibles mais il faut s’attendre à du mouvement dans les semaines à venir. La prise de parole publique risque d’être longue mais intéressante.
Nous attendons avec intérêt vos avis et réaction face à cette situation dans la section commentaire ci-dessous.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble