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Madjid Ait Mohamed « Les algériens coincés entre un régime injuste, diadoque et mafieux et un islamisme qu’ils savent mauvais joueur et violent»
Publié le 05 janvier 2013 par Kabyle @Madjid_SERRAH
L’Algérie est-elle dans le poste islamisme ? Oui répond le pouvoir, dans ses grands moments d’en thousiasme. L’islamisme est vivant partout dans le monde arabe, sauf chez
nous : partout il a des présidents et des guides Suprême, sauf chez nous où il n’a même pas dix maires dans dix coins perdus du pays. Partout il parle, sauf chez nous où il soupire et
explique, par la bouche de Soltani qu’il ne sert à rien de vivre : (nous savions que nous allons perdre, mais nous avons s participé aux élections locales juste pour la forme, avait-il
expliqué il y a des semaines). Partout il joue à l’héritier de Dieu et du dictateur honni, sauf en Algérie où il perd même ses fidèles d’un parti à l’au tre. Partout, il est parti unique du Dieu unique sauf en Algérie où les partis islamistes sont plus nombreux et plus disperses que les partis démocratiques
opposants.
Du point de vue technique, l’islamisme est bien mort ou presque en Algérie : de Abassi et Belhadj ne restent que
les sandales solitaires de Belhadj et du Soltani trahit par les siens ou un Djaballah qui n’a plus confiance qu’en sa femme pour la présenter
comme tète de liste les législatives. L’islamisme n’a plus de partis, d’ambitions vigoureuses, de milices, de mosquées contrôlées, de guides suprêmes, de confréries et de volonté de vivre et de
faire revivre la Médine et Erissala (message religieux). Sa vie se résume à faire tuer le temps au nord et tuer les otages au Sahel. Algérie premier pays « arabe ? » à marcher sur la lune
et à être dans la bonne voie de la guérison ? Oui. Répondra Medelci le SG du vrai ministre des Affaires Étrangères Bouteflika. Sauf que sur le cadavre de Solatani, certains ne voient pas la
mort de l’islamisme seulement.
L’islamisme, battu militairement, est provisoirement mort politiquement mais, effet curieux, il a tué beaucoup de
monde avant et, surtout, le « politique ». Désormais, faire de la politique est métier honni et un salaire malhonnête, même au nom de Dieu. Donnant une seconde vie au régi me illégitime,
l’islamisme a volé la moitié de la vie des algériens qui aujourd’hui ne sont pas seule ment dans le postislamique, mais dans le post-politique, surtout. Les algériens regardent comme des morts le
reste du monde « arabe » en crise entre barbus, militaires et front de sauvetage de la république. Un mort qui a une immense expérience mais presque plus envie de vivre et de revivre.
Avant de crever sur sa route, l’islamisme a servie régime, l’a fait rajeunir, a endoctriné idéologique ment la majorité de la population, a fait vieillir les algériens et a gâché le gout de d’agir.
Les algériens s’en retrouvent coincés entre un régime injuste, diadoque, mafieux, voleur mais nécessaire et un islamisme qu’ils savent mauvais joueur, idiot et violent.
A la mort du politique, s’ajoute celle des idées et d’entreprendre : aujourd’hui l’Algérie n’est pas un émirat
islamique mais une république de façade et Belkhademisé; bigotisme, conservatisme, religion des reliques et des interdits, fatwas et crise multiples, retour aux sous-cultures populaires des
médecines alternatives et de sorcelleries version Rokia, fatalisme diverses, plus grande mosquée d’Afrique, peur de la mort, repli sur soi, rejet de celui qi ne pense pas comme soi, du vivre en
semble dans la différence, la pluralité et la diversité, refuge consciemment et/ou inconsciemment dans l’idéologie islamiste. Une religion de plus des 70% pour un pays de 70% de moins de trente
ans. Preuve, là aussi, que l’islamisme est mort mais a tué l’envie de vivre autrement que lui et ses idées archaïques et mortes depuis des siècles.
Conclusion du médecin légiste ? Ce n’est pas l’islamisme qui est mort seulement, mais toute envie de vivre, de
voter, d’aller, de venir,…, Les Algériens, coincés entre OTAN et Afghanistan, n’ont plus d’idées politiques à vivre et à défendre : Bouteflika peut facilement se représenter à un quatrième
mandat, même après sa mort. Pourquoi ? Il règne sur un cimetière.
Madjid Ait Mohamed